Le Devoir

Hillary éreinte Bernie dans son nouveau livre

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Washington — Si Hillary Clinton a perdu l’élection présidenti­elle, c’est en partie de sa propre faute, écrit-elle dans son livre à paraître la semaine prochaine aux États-Unis. Mais c’est également celle de Bernie Sanders, son ancien rival des primaires démocrates.

Les attaques du sénateur Sanders «ont fait des dégâts durables, ce qui a compliqué le rassemblem­ent des progressis­tes avant l’élection et a préparé la voie à la campagne de Trump contre “Hillary la crapule”», écrit la candidate malheureus­e dans Ça s’est passé comme ça (Fayard, 20 septembre), selon des extraits parus dans plusieurs médias américains, dont NBC et CNN.

L’édition américaine, What Happened, sort mardi. Hillary Clinton a prévu une tournée de 15 dates aux États-Unis et au Canada pour promouvoir le livre, lors de conférence­s payantes et dont on s’arrache les billets.

Elle reproche à Bernie Sanders de lui avoir tout simplement emprunté ses idées. «Bernie annonçait à peu près la même chose, mais en plus gros. Sur tous les sujets, c’est comme s’il promettait des abdos en quatre minutes, ou des abdos en zéro minute. Des abdos magiques ! » écrit-elle, sarcastiqu­e.

Bernie Sanders, qui continue de siéger au Sénat, lui a répondu par le dédain. «Donc, Bernie Sanders a volé toutes les idées d’Hillary Clinton. Mais qui peut y croire?» a-t-il dit jeudi sur MSNBC.

Le mea culpa qu’elle avait promis aux Américains est certes là.

Elle reconnaît que sa campagne «n’avait pas la même passion ou le même feu» que celle de son mari en 1992. Elle dit aussi regretter d’avoir qualifié, deux mois avant l’élection, la moitié des partisans de Donald Trump de « pitoyables ».

Trump et les autres

Mais l’ancienne secrétaire d’État et sénatrice écrit qu’elle n’était «pas seulement candidate contre Donald Trump, je faisais aussi face à l’appareil de renseignem­ent russe, à un directeur du FBI malavisé, et au fichu collège électoral ».

Ici, Hillary Clinton ne cache pas sa rancune contre James Comey, qui, en tant que directeur du FBI à l’époque a brièvement rouvert, quelques jours avant l’élection, l’enquête sur ses courriels, qui avait gravement plombé l’image de la candidate mais était close depuis des mois. L’ancien haut policier, par ailleurs limogé par Donald Trump, en prend pour son grade.

«Sans l’interventi­on spectacula­ire du directeur du FBI dans les derniers jours, nous aurions gagné la MaisonBlan­che », affirme-t-elle.

L’ancien président Barack Obama est légèrement critiqué pour n’en avoir pas fait plus pour dénoncer publiqueme­nt les ingérences russes.

Mais in fine, la femme politique la plus connue des ÉtatsUnis admet qu’après plus d’un quart de siècle sur le devant de la scène, sa chance est passée.

«Je me suis résolue à accepter que beaucoup de gens, des millions et des millions de gens, ont décidé qu’ils ne m’aimaient vraiment pas. Vous pouvez imaginer ce que cela fait. »

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