Tête-à-tête automnal avec la Gaspésie
Paysages, régals du terroir, bières et coton ouaté
Visiter la Gaspésie l’automne, c’est comme aller au chalet. Le rythme est différent. Alors qu’on prend le temps de contempler les paysages, on s’éprend d’une douce impression d’intimité avec les lieux. Au détour, on se laisse tenter par la panoplie d’activités proposées aux voyageurs qui ont envie de s’offrir un séjour entre mer et montagnes. C ette Gaspésie, la mienne. Là où je suis née, où j’ai grandi, où je vis et travaille aujourd’hui. Je pourrais prétendre la connaître par coeur, mais la vérité est qu’elle me surprend constamment tant elle est riche. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai fait le tour de cette péninsule, pourtant j’en reviens chaque fois émerveillée, la tête pleine d’histoires, le coeur réchauffé par des rencontres exceptionnelles.
Proximité et singularité
Cette Gaspésie, l’automne. Comme une star qui offre un concert intime à ses fans et leur dit «tu». «L’automne, on peut avoir un contact encore plus privilégié avec les producteurs et transformateurs. C’est plus tranquille », souligne Maryève Charland-Lallier, de l’organisation Gaspésie gourmande. «C’est une saison de cafés, de boulangeries avec du bon pain chaud, de bières sur les terrasses avec un coton ouaté, ajoute-telle. Ça fait partie des activités des belles journées d’automne.»
Gaspésie gourmande propose un circuit riche et surprenant, au fil duquel les produits du terroir sont à l’honneur. Algues, saucisses de chèvre, fromage de chèvre en grains, chocolats forestiers, huîtres, vin de fraise et vin de rhubarbe font partie des produits que l’on peut goûter. Question d’arroser le tout, la Route des bières de l’est du Québec est aussi à découvrir. Elle compte 12 brasseries artisanales, dont 7 sont en Gaspésie.
Briser la routine et vivre des moments authentiques est tout à fait possible l’automne dans la péninsule. Et une activité n’a pas besoin d’être complexe pour être originale. «On peut manger des huîtres gaspésiennes sur une plage. Il
suffit de se rendre à la Ferme maricole du grand large, à Carleton-sur-Mer, et d’acheter des huîtres William B. On s’installe sur la plage de son choix et on déguste les huîtres dans leur plus simple élément, avec du citron», suggère Maryève Charland-Lallier. En plus de ce pique-nique improvisé, elle propose une aventure de pêche au bar rayé, à l’aube ou à la nuit tombée, à bord d’une embarcation, en compagnie d’un guide. Cette expérience est organisée par Pêche sportive Baie-des-Chaleurs. Des délices et de la bière au menu
Si les amoureux de l’alimentation et de la bonne cuisine n’ont qu’une seule fin de semaine pour visiter la région, ils doivent réserver celle des 15, 16 et 17 septembre, pour prendre part au festival La Grande Table aux Jardins de Métis. L’événement célèbre l’identité culinaire québécoise. Le chef Guillaume Cantin, qui fait partie du comité organisateur, insiste sur le caractère convivial de La Grande
Table. « On veut favoriser les échanges entre le grand public, les producteurs et les restaurateurs. Ce n’est pas élitiste, précise le chef. L’accessibilité et la démocratie font partie de nos valeurs. Ainsi, le dimanche, on propose un parcours gratuit permettant aux promeneurs de découvrir des produits, d’y goûter et de rencontrer les artisans
qui les ont créés.» Cette année, le thème est «Donner du sens à l’acte de cuisiner». Un dîner «accords mets et paysage», un banquet des origines et un brunch dominical font partie de la programmation.
Les foodies doivent aussi mettre à leur agenda l’Oktoberfest gaspésien (22 et 23 septembre, Percé), le Festibière Gaspé (6 et 7 octobre), le festival La Virée (7 et 8 octobre) ainsi que Bières ET bouffe de Bonaventure (4 novembre). Terrains de jeu avec vue
Manger, boire, mais aussi bouger, dans l’ordre ou le désordre. L’Ultra-Trail du bout du monde, qui se tient du 22 au 24 septembre dans le parc national de Forillon, permettra à des sportifs de tous les niveaux de courir en sentier en bordure de mer et sur les montagnes. L’offre d’activités va de courses de 800 mètres pour enfants à un parcours de plus de 110km. La Traversée de la Gaspésie à bottine (du 23 au 30 septembre) est une autre belle façon de découvrir les paysages gaspésiens tout en relevant le défi de faire six jours de randonnée.
Pour ceux qui veulent faire de la randonnée sans participer à un événement, le parc national de la Gaspésie, le parc national de Forillon et le Géoparc de Percé sont des terrains de jeu incomparables. «C’est une région exceptionnelle pour la randonnée pédestre et l’observation de la nature, une destination mer, montagnes, rivières. C’est ce qui nous rend uniques», affirme Stéphanie Thibaud, de Tourisme Gaspésie.
La Gaspésie se réinvente. L’histoire de Chandler en est un bel exemple. Cette petite ville renaît de ses cendres, après avoir subi la fermeture de sa papetière Gaspésia en 1999, provoquant la perte de 500 emplois. Elle se tourne maintenant vers le récréotourisme pour assurer sa vitalité. Le parcours nocturne Nova lumina, création de Moment Factory, en témoigne. Il s’agit d’un superbe spectacle immersif en nature, une invitation à faire une balade sous les étoiles et à retomber en enfance. C’est féerique !
«Quand on parle de la Gaspésie, les gens pensent à des icônes. Au-delà des icônes, il y a une effervescence, une offre d’activités renouvelée», indique Stéphanie Thibaud.
Cette Gaspésie, mienne, je vous la prête.
«On
veut favoriser les échanges entre le grand public, les producteurs et les restaurateurs. Ce n’est pas élitiste. L’accessibilité
valeurs.» et la démocratie font partie de nos Guillaume Cantin, chef cuisinier