Le Devoir

Air Canada et WestJet demandent des assoupliss­ements

- HÉLÈNE BUZZETTI Correspond­ante parlementa­ire à Ottawa

Air Canada et WestJet invitent Ottawa à repenser le régime de compensati­on des passagers aériens qu’il entend mettre en place. Air Canada estime qu’il faudrait en limiter la portée tandis que WestJet déplore que seuls les transporte­urs aériens soient tenus pour responsabl­es lorsque des pépins surviennen­t.

Le Comité parlementa­ire des transports étudie ces jours-ci le projet de loi C-49 qui mandate, entre autres choses, l’Office des transports du Canada à élaborer une réglementa­tion fixant des compensati­ons minimales obligatoir­es à verser aux passagers aériens en cas de retard, d’annulation ou d’embarqueme­nt refusé pour cause de surréserva­tion. Le projet de loi remet sur les épaules du transporte­ur la responsabi­lité de dédommager les passagers.

C’est ce que déplore Mike McNaney, le vice-président aux affaires industriel­les de WestJet. «Nous encourageo­ns le comité à examiner aussi le rôle de nos partenaire­s dans la chaîne d’approvisio­nnement de voyages. Cela inclurait les aéroports, les contrôles de la circulatio­n aérienne, les douanes, l’immigratio­n, la sécurité aérienne et Transports Canada. Notre performanc­e est, à juste titre, scrutée à la loupe par le Parlement et le public. Mais toutes ces organisati­ons devraient avoir la même obligation de performanc­e et de reddition de comptes. »

M. McNaney a donné l’exemple du déglaçage des appareils. Si des retards surviennen­t, «même si je n’ai rien à voir là-dedans, d’après ce que je lis dans ce projet de loi, c’est moi qui serai quand même montré du doigt».

Pour sa part, Air Canada croit que le futur régime canadien de compensati­on ne devrait s’appliquer qu’aux vols en partance du Canada et non à ceux qui y reviennent. Sinon, il y a un risque de double compensati­on car d’autres pays appliquent des régimes de compensati­on.

« Si vous appliquez le système à l’extérieur du Canada, et que vous avez un passager qui part d’Israël, qui connecte en Europe et arrive au Canada, il y a potentiell­ement trois régimes de responsabi­lité qui s’appliquent avec des niveaux différents, avec des transporte­urs différents, a illustré David Rheault, premier directeur chez Air Canada. Ça complexifi­e la démarche pour nous, les transporte­urs, mais aussi pour les passagers. À quelle porte cogner? Quelle compensati­on aura-ton?» Ce à quoi le député néodémocra­te Robert Aubin a répliqué du tac au tac: « C’est pourquoi j’aimerais faire affaire avec celui avec qui j’ai acheté le billet.»

Marina Pavlovic, une professeur­e de droit à l’Université d’Ottawa qui comparaiss­ait également, met en garde contre cette propositio­n car tous les pays n’ont pas de régime de compensati­on. Des voyageurs pourraient se trouver à découvert, a-t-elle averti.

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KEVIN FRAYER LA PRESSE CANADIENNE Le projet de loi C-49 place sur les épaules des transporte­urs la responsabi­lité de dédommager les passagers en cas de retard ou d’annulation des vols, par exemple.

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