Le nombre de cyberacheteurs québécois en hausse de plus de 30%
Le nombre de Québécois qui font des achats en ligne chaque mois a augmenté de plus de 30% en l’espace de trois ans, en bonne partie grâce à la croissance des transactions effectuées à l’aide d’un téléphone mobile.
C’est ce que révèlent les données des six premiers mois de 2017 présentées mercredi par le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO), dont le mandat est notamment de documenter les différents usages du numérique au Québec.
Entre janvier et juin 2017, 38% des adultes québécois ont effectué des achats en ligne chaque mois, en moyenne. Il s’agit d’une hausse de 10 points de pourcentage, ou 32%, par rapport à la moyenne des six premiers mois de 2014.
Pour la même période, le panier d’achat mensuel moyen a lui aussi connu une forte progression, passant de 231 $ en 2014 à 281 $ en 2017, ce qui correspond à une augmentation de 22%.
Cet intérêt de plus en plus grand pour le commerce en ligne s’observe déjà depuis plusieurs années, souligne le vice-président communications et affaires corporatives du CEFRIO, Guillaume Ducharme. « On sonde les Québécois sur l’achat en ligne depuis 1999. Et depuis ce temps, on voit une progression lente, mais continue», dit-il.
Le mobile plus populaire
La croissance du commerce en ligne au Québec s’explique notamment par le fait que le téléphone mobile continue de gagner du terrain. Toujours selon les données du premier semestre de 2017, les transactions en ligne se font principalement à l’aide d’un ordinateur portable (37%) ou de bureau (37%), mais le mobile (13 %) est l’appareil qui connaît la plus forte progression depuis deux ans.
«On n’attend plus d’être à la maison, devant un ordinateur, pour faire un achat en ligne», fait remarquer M. Ducharme.
Peu importe l’appareil utilisé, les Québécois sont avant tout attirés par les géants américains. Sur mobile, les cyberacheteurs privilégient l’application d’Amazon (16%) et d’eBay (8%).
Amazon domine
Les deux compagnies américaines trônent également au sommet du classement des sites Internet les plus utilisés pour réaliser des achats en ligne, mais la domination de l’entreprise de Jeff Bezos est encore plus écrasante.
Entre janvier et juin 2017, Amazon a accaparé 22% du volume des transactions effectuées par les Québécois et 14% des sommes dépensées, loin devant la compétition. À l’exception des compagnies aériennes, comme Air Transat ou Air Canada, aucune société québécoise ou canadienne n’est parvenue à amasser plus de 1% des transactions ou des dépenses totales.
Mais si les sites américains ont la cote, ce n’est pas nécessairement parce que les Québécois tiennent absolument à les utiliser, estime Guillaume Ducharme. «C’est peut-être parce que les produits et services qu’on recherche ne sont pas offerts en ligne par des détaillants d’ici.»
«Il y a une occasion d’affaires importante pour les détaillants, poursuit-il. S’ils ne sont pas encore présents dans le commerce électronique, ils se doivent d’y investir, parce que le consommateur est là.»
Effet Facebook?
Un autre joueur américain, et non le moindre, pourrait par ailleurs influencer les habitudes des cyberacheteurs québécois au cours des prochains mois. Le 27 juillet, Facebook a lancé au Canada sa plateforme «Marketplace», qui permet aux utilisateurs de vendre ou d’acheter des produits d’occasion.
Cette plateforme est disponible depuis près d’un an aux États-Unis. Facebook affirme qu’en mai dernier, 18 millions de produits ont été affichés sur le Marketplace américain et que ce nombre continue d’augmenter depuis.
« Tout ce que Facebook fait a une résonance auprès des Québécois, note M. Ducharme. Est-ce qu’ils vont adopter la nouvelle plateforme d’achat en ligne, et à quelle hauteur? Le temps va nous le dire.»