Un troisième lien à l’est serait nuisible, selon Labeaume
À une semaine du déclenchement des élections municipales, le maire s’est défendu d’être en campagne
La Ville de Québec a rendu publique, vendredi, une analyse démontrant qu’un troisième lien à l’est réduirait peu la congestion sur les ponts existants et risquerait même de l’accroître dans certains secteurs.
«L’automobiliste qui prend les ponts à l’ouest ne verra pas un grand changement», a résumé le directeur du service des Transports à la Ville.
Souhaitée par le parti d’opposition de Jean-François Gosselin, Québec 21, l’idée d’un troisième lien à l’est n’a jamais enthousiasmé le maire de Québec, Régis Labeaume. Il y a quelques mois, il avait soutenu qu’un pont à l’ouest aurait davantage d’ef fets positifs.
L’évaluation présentée vendredi est basée sur les données du ministère des Transports, de la Ville de Québec et du Réseau de transport de la Capitale (RTC). On y a notamment analysé les débits de circulation et les relevés de trafic.
L’analyse montre qu’un troisième lien à l’est affecterait seulement 3000 déplacements matinaux entre Lévis et Québec, sans toutefois fournir de statistiques sur le retour à la maison.
«Est-ce que les gouvernements devraient investir des milliards de dollars seulement pour 3000 véhicules?» a lancé le maire.
L’étude avance en outre que «la réalisation du troisième lien» va «générer des impacts négatifs sur les réseaux routiers supérieurs et municipaux de la rive nord ».
Enfin, la Ville suggère au bureau chargé d’étudier le projet de troisième lien d’analyser la possibilité de recourir à des voies directionnelles variables selon les heures de pointe sur le pont Pierre-Laporte.
Campagne imminente
À une semaine du déclenchement des élections municipales, le maire s’est défendu d’être en campagne. Aux journalistes qui lui demandaient pourquoi il n’avait pas attendu de présenter un document plus complet plus tard, il a rétorqué que c’était le travail du ministère des Transports ou du bureau de projet sur le troisième lien créé par le gouvernement.
Son adversaire Anne Guérette estime justement que la Ville devrait «laisser le gouvernement faire son travail ». «Quand on aura toutes les informations, on se positionnera sur un troisième lien ou non, à l’est ou à l’ouest », a fait valoir la chef de Démocratie Québec.
Mme Guérette trouve en outre que l’idée de modifier le sens des voies sur les ponts en fonction du trafic est prometteuse. Une idée partagée par Jean-François Gosselin, de Québec 21, qui ajoute toutefois que le maire n’a rien inventé.
Il lui reproche de plus « d’utiliser des ressources de la Ville pour une annonce préélectorale ». Enfin, sur le fond, il juge l’analyse incomplète. « Ce que j’ai vu aujourd’hui, ça ne change absolument rien. »
Lorsqu’on lui demande si le sort de 3000 voitures justifie des investissements de plusieurs milliards, il rétorque que les données «datent de 2011», que l’analyse a été faite pour attaquer son plan et qu’un troisième lien est d’abord un «outil de développement économique régional».