Le Devoir

La classe des « bolés »

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Je suis un «gars de Curé-Antoine-Labelle » à Sainte-Rose. En 1967, c’était la plus grosse polyvalent­e du Québec, avec ses 6000 élèves et trois horaires distincts. À l’époque, on y regroupait les élèves selon trois catégories : cours général, cours scientifiq­ue et, ô sacrilège, cours classique. D’abord classé au scientifiq­ue par mon professeur de 7e année, j’ai eu la chance d’avoir une «mère fonceuse» qui a eu tôt fait de me faire admettre au cours classique, où j’ai fréquenté les meilleurs élèves et les meilleurs professeur­s. J’y ai appris le latin, l’espagnol, les sciences et tout le reste… Puis, au début des années 1970, le cours classique a été rayé de la carte. Je me suis donc retrouvé en 5e secondaire (CPES), mêlé, comme d’autres, à toutes sortes d’hurluberlu­s, dont la seule idée était de perdre leur temps en classe. Je me rappelle même qu’au cours d’anglais, le prof laissait les plus récalcitra­nts jouer aux cartes au fond du local. Voilà le tableau ! Alors, M. Jean Beaudoin («Oser choisir le secondaire public sur le Plateau ? », Le Devoir, 13 septembre 2017), je vais vous dire: une chance que je suis passé durant quatre ans par les classes de « bolés », comme vous dites. Je suis finalement devenu enseignant durant plus de 30 ans dans une école privée fort renommée et je suis fier d’avoir contribué à élever le talent de mes élèves au lieu de le rapetisser. Luc Marchand Terrebonne, le 13 septembre 2017

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