Le Devoir

Le déclin d’un parrain

- AMÉLIE GAUDREAU

I

l n’est pas nécessaire d’être un grand connaisseu­r du monde interlope québécois pour savoir qui était Vito Rizzuto. Le chef de la mafia montréalai­se des années 1980 au milieu des années 2000 a la réputation d’avoir su calmer le jeu entre les différents groupes criminalis­és de la métropole au plus fort de la guerre des gangs de motards. La série canadienne Bad Blood, largement inspirée de

l’essai L’argent ou l’honneur: l’ultime combat de Vito Rizzuto

de Peter Edwards et Antonio Nicaso, raconte en six épisodes une version romancée de la «chute» de l’illustre parrain, à partir des quelques mois précédant son arrestatio­n en 2003 pour sa participat­ion dans le meurtre de trois «capitaines» de la famille Bonano en 1981. L’acteur australien Anthony LaPaglia prête ses traits à ce Vito, qui ne s’exprime ici qu’en anglais, comme tous les personnage­s de la série. Ça n’enlève rien à son interpréta­tion ni à celle de l’ensemble de la distributi­on, dont Paul Sorvino, dans le rôle du patriarche Nicolo, et Kim Coates, dans le rôle du bras droit «fictif» de Vito, sous la direction compétente d’Alain Desrochers, qui livre ici une réalisatio­n parfaiteme­nt dans le ton de son sujet. Seulement, pour une histoire qui se passe dans le milieu de la mafia montréalai­se, on se serait attendu à un heureux mélange de français, d’anglais et d’italien. Le fait que la série soit d’abord destinée à des chaînes anglophone­s (City et FX Canada) explique sans doute cette uniformité linguistiq­ue… À noter que la série sera relayée en version française sous le titre Les liens du sang à ICI Radio-Canada Télé dès le 11 novembre. Bad Blood City, jeudi, 20 h

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