Le Devoir

Le collège Marie de France

s’ouvre au monde

- EMILIE CORRIVEAU

Afin d’encourager la mobilité internatio­nale des élèves, l’Agence pour l’enseigneme­nt français à l’étranger (AEFE) lance cette année le projet ADN, un programme pilote d’échanges scolaires destiné aux jeunes fréquentan­t ses lycées membres. Nommé d’après l’exploratri­ce Alexandra David-Néel, il permettra à des adolescent­s d’un peu partout dans le monde d’effectuer une partie de leur scolarité sur le continent de leur choix. Le collège internatio­nal Marie de France (CIMF), installé à Montréal depuis 1939, est l’un des 13 établissem­ents qui ont été sélectionn­és pour prendre part au projet.

Ce n’est pas d’hier que des établissem­ents scolaires membres de l’AEFE offrent aux jeunes francophon­es la possibilit­é de suivre une partie de leurs études à l’étranger. En fait, depuis plusieurs années, bon nombre de lycées du réseau proposent ce type d’échanges à leurs élèves. Toutefois, ces derniers n’ont généraleme­nt lieu qu’entre deux institutio­ns partenaire­s.

«L’AEFE et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ont eu la très bonne idée de faire de ces échanges quelque chose de tout à fait institutio­nnalisé, avec un cadre et des convention­s plus faciles à réaliser entre les différents établissem­ents, explique Éric Galice-Pacot, proviseur du CIMF. C’est ce qui a donné lieu à la création du programme ADN.»

Pour tester son projet, l’AEFE a choisi de l’implanter dans seulement 13 des 495 établissem­ents scolaires de son réseau. Elle a également décidé de ne l’offrir qu’aux élèves de seconde (5e secondaire). «L’Agence a tenté de créer un bel équilibre culturel et a choisi des établissem­ents dont les proviseurs avaient déjà participé à des échanges, relève M. Galice-Pacot. Il y a des établissem­ents en

Asie, en Europe, en Afrique et en Amérique, dans des villes comme Valence, Berlin, Singapour, Bogota, Pékin, etc. »

Bien que le réseau de l’AEFE s’étende dans 137 pays, tous les établissem­ents qui ont été sélectionn­és pour lancer le programme sont situés dans des régions sécuritair­es pour les participan­ts.

«Il y a des zones où on ne veut pas envoyer d’élèves — même si des lycées français y sont implantés —, en raison des tensions politiques trop importante­s», souligne le proviseur.

Jeunes aventurier­s recherchés

Bien que l’année scolaire soit déjà bien entamée, les participan­ts au programme ADN n’ont pas encore été sélectionn­és. Ils le seront au cours des prochains jours, au terme de la période d’inscriptio­n, en fonction de divers critères. Leur dossier scolaire sera notamment pris en considérat­ion, tout comme leur personnali­té.

«On cherche des jeunes qui sont autonomes et qui ont la capacité de s’adapter facilement dans un contexte qui est différent du leur», précise le proviseur du CIMF.

Il faut savoir que la plupart des élèves qui prendront part à l’échange partiront à l’étranger pour un trimestre entier et que, tout au long de leur séjour, ils devront vivre selon les us et coutumes des familles qui les hébergeron­t.

«C’est un échange qui demandera aux élèves une certaine maturité, mais qui s’avérera extrêmemen­t enrichissa­nt pour eux», soutient M. Galice-Pacot.

En cette première année d’activité du programme, le CIMF espère pouvoir accueillir une dizaine d’adolescent­s étrangers. Si tout se passe comme prévu, leur arrivée aura lieu après les Fêtes, lors du deuxième trimestre scolaire. Au cours de la même période, le collège permettra aussi à dix de ses élèves de s’envoler quelques mois pour l’un ou l’autre des lycées inscrits au projet.

«Et si ça marche très bien, peut-être qu’on pourra ensuite étendre l’échange à une année scolaire entière», indique le proviseur. Comme tous les établissem­ents du réseau de l’AEFE partagent le même programme, les élèves qui participer­ont au programme ADN ne seront jamais totalement dépaysés. Ils devront toutefois s’adapter à la culture de leur pays d’accueil, car chaque lycée, en fonction de son implantati­on, met en avant une langue seconde plutôt qu’une autre.

Pour faciliter le séjour des élèves étrangers qui fréquenter­ont ses classes, le CIMF a prévu une panoplie d’activités d’intégratio­n : «Nous avons pensé mettre en place un système de parrainage, confie M. Galice-Pacot. Les élèves étrangers seront jumelés à des jeunes du collège un peu plus âgés qui seront leurs parrains. De plus, nous avons déjà prévu un certain nombre d’activités culturelle­s, associativ­es et sportives pour que les étudiants s’intègrent bien. »

Vers de nouveaux horizons

Si le programme fonctionne rondement cette année, l’AEFE devrait l’étendre à l’ensemble des lycées français du monde. Cela devrait permettre à un nombre beaucoup plus important d’élèves francophon­es de poursuivre une partie de leur scolarité à l’étranger.

À l’aube du premier échange du programme, le proviseur du CIMF se montre très enthousias­te : « Ce programme est l’occasion de faire comprendre aux élèves que tout est possible, qu’une scolarité, ce n’est pas linéaire, que le monde est vaste et qu’il faut partir le découvrir pour s’enrichir soi-même!»

Ce programme est l’occasion de faire comprendre aux élèves que tout est possible, qu’une scolarité, soi-même!» ce n’est pas linéaire, que le monde est vaste et qu’il faut partir le découvrir pour s’enrichir Éric Galice-Pacot, proviseur du CIMF

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COLLÈGE INTERNATIO­NAL MARIE DE FRANCE Seuls les élèves de seconde (5e secondaire) pourront participer au projet ADN.

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