Corruption L’UPAC arrête huit personnes
Alors qu’ils subissent déjà leur procès dans le dossier du Faubourg Contrecoeur, Frank Zampino et Bernard Trépanier ont été arrêtés, mardi, par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Ils sont cette fois accusés d’avoir participé à un système de partage de contrats à la Ville de Montréal, entre 2001 et 2009, tout comme six autres individus.
Outre Frank Zampino, ex-président du comité exécutif de la Ville de 2001 à 2008, et Bernard Trépanier, ancien collecteur de fonds pour Union Montréal, les autres individus arrêtés mardi matin dans cette importante opération sont Robert Marcil, ex-directeur des travaux publics à la Ville de Montréal, Kazimierz Olechnowicz et Yves Théberge, de la firme CIMA +, ainsi que Dany Moreau et Normand Brousseau, de la firme SM. Bernard Poulin, ex-p.-d.g. de la firme de génie-conseil SM, a été arrêté plus tard dans la journée. Ils font face à des accusations de fraude, de complot et de corruption dans les affaires municipales.
Selon les informations fournies par l’UPAC, l’enquête a commencé en 2014 et touche une trentaine de contrats pour des services professionnels. Une majorité de ces contrats sont liés à des services d’ingénierie. Les individus auraient élaboré un système de partage de contrats en échange de financement politique, de ristournes ou d’autres avantages personnels. La valeur des contrats octroyés s’élèverait à 160 millions de dollars.
Selon l’UPAC, ces arrestations ne visent qu’un volet de l’enquête Fronde, qui concerne le dossier des compteurs d’eau. Cette enquête se poursuit, indique-t-on.
Les accusés devront comparaître le 8 novembre prochain.
Dans le cadre de son procès dans le dossier du Faubourg Contrecoeur, Frank Zampino devait poursuivre son contreinterrogatoire le 10 octobre prochain.
Échos à Québec
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, n’a pas commenté, mardi, les arrestations menées à Montréal.
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a pour sa part salué le travail de l’UPAC: «Je suis toujours heureux de voir que l’UPAC fait son travail et procède à des arrestations. Que les gens qui ont commis des actes répréhensibles soient traînés devant les tribunaux, ça me met toujours de bonne humeur.»
Le chef caquiste, François Legault, a établi un lien entre ces arrestations et le Parti libéral du Québec. «On voit encore que de grands donateurs libéraux sont arrêtés par l’UPAC. Donc, ce sont encore les libéraux», a-t-il dit.
Bien que son équipe d’élus compte plusieurs ex-membres
d’Union Montréal, le maire Denis Coderre estime qu’il ne faut pas faire de liens inappropriés. Selon lui, la confiance et l’intégrité sont revenues à Montréal. «On est passé à une autre étape. On s’est donné des mécanismes qui nous ont permis de nous protéger contre la collusion et la corruption», a-til dit en évoquant le travail effectué par le Bureau de l’inspecteur général (BIG).
Reconnaissant que des manoeuvres de collusion avaient été mises au jour au cours des dernières années, notamment dans l’industrie du remorquage et du déneigement, le maire a insisté pour dire que le BIG était intervenu rapidement dans ces dossiers en résiliant des contrats.