Toys « R » Us demande la protection de la cour contre ses créanciers au Canada
Toronto—Toys«R»Usa entamé mardi une procédure pour se protéger de ses créanciers au Canada, moins de 24 heures après avoir fait de même aux États-Unis.
La branche canadienne du détaillant de jouets a dit avoir fait sa demande auprès de la Cour supérieure de justice de l’Ontario, à Toronto.
Les 82 magasins de Toys «R» Us au Canada, ainsi que son site Internet, continueront d’être exploités pendant la procédure de restructuration en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
«Cette restructuration vise à soutenir le succès à long terme de nos marques emblématiques ; à établir une compagnie plus forte pour nos clients, nos partenaires commerciaux et nos membres d’équipe », a déclaré dans un communiqué la présidente de Toys «R» Us Canada, Melanie Teed-Murch.
Cette décision survient à l’approche de la saison des Fêtes, une période cruciale pour la santé financière des détaillants.
La société dit avoir obtenu des engagements financiers qui lui permettront d’assurer la poursuite de ses activités normales pendant les procédures. Les cartes-cadeaux, les garanties et les retours seront honorés «comme à l’habitude», a-t-elle précisé dans le communiqué.
«Nous sommes sûrs que ce processus nous permettra d’exploiter les forces déjà en place chez Toys “R” Us pour nous mener au succès. »
Aux États-Unis
Les représentants de Toys «R» Us se sont présentés tard lundi devant un tribunal de Richmond, en Virginie, pour invoquer le chapitre 11 de la loi américaine sur la faillite devant le tribunal des faillites.
La compagnie dit avoir obtenu un financement de 3 milliards $US afin de maintenir les activités de la grande majorité de ses quelque 1600 magasins Toys «R» Us et Babies «R» Us à travers le monde.
Toys «R» Us entend mettre en place une restructuration de sa dette à long terme de quelque 5 milliards et établir un plan financier qui permettra la croissance de ses activités.
Avec des actifs estimés à 6,9 milliards, la procédure de mise en faillite de Toys «R» Us est la deuxième en importance dans le secteur du commerce de détail aux États-Unis après celle en 2002 du distributeur généraliste Kmart, dont les actifs se montaient à 14,6 milliards, selon la firme de recherche Bankruptcydata. com.
« Nous espérons que les contraintes financières qui nous ont freinés seront réglées de manière durable et efficace, a déclaré le directeur général, Dave Brandon, dans un communiqué. Notre objectif est de travailler avec nos détenteurs d’obligations et autres créanciers pour restructurer notre dette de long terme de 5 milliards et notre bilan.»
Selon l’agence Reuters, Toys «R » Us est le deuxième vendeur de jouets aux États-Unis après Amazon, selon le consultant Kloster Trading. «Il a pour lui d’être le dernier grand acteur sur son marché», estime David Berliner, associé chez BDO Consulting et spécialiste des restructurations. «Les fournisseurs ne veulent surtout pas qu’il disparaisse, alors je pense qu’il a une bonne chance de s’en sortir.» La décision de recourir au chapitre 11 «ne signifie pas forcément “game over” pour Toys “R” Us, mais elle met fin à un chapitre difficile de l’histoire du groupe», ajoute Neil Saunders, directeur général de GlobalData Retail.
Cette décision «ne signifie pas forcément “game over” pour Toys “R” Us, mais elle met fin à un chapitre difficile»