Le Devoir

Le ministre Arcand défend les projets de règlement

- ALEXANDRE SHIELDS MARCO BÉLAIR-CIRINO

Le ministre Pierre Arcand se porte à la défense des projets de règlement qui permettron­t aux pétrolière­s et aux gazières de forer près des secteurs résidentie­ls, des écoles et des parcs nationaux, mais aussi dans les lacs et les rivières. Selon lui, ces règles sur l’exploitati­on d’énergies fossiles seront « les plus strictes » en Amérique du Nord.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles était en « mission » en Asie au moment de la publicatio­n, mercredi dernier, de quatre projets de règlement qui précisent les modalités qui encadreron­t les projets pétroliers et gaziers sur le territoire québécois.

Finalement interpellé mardi en marge du caucus libéral, le ministre s’est porté à la défense des mesures élaborées par le gouverneme­nt Couillard. « Nous avons les règles les plus strictes en Amérique du Nord », a-t-il fait valoir, avant de préciser que ces futures règles sont basées « sur ce qui se passe en Alberta, en Colombie-Britanniqu­e et dans d’autres [collectivi­tés publiques] ».

Rassurer

Les projets de règlement présentés dans la foulée de l’adoption de la Loi sur les hydrocarbu­res doivent ouvrir les lacs et les rivières du Québec aux projets de forage. Mais même si cette intention a soulevé une vive controvers­e, Pierre Arcand s’est voulu rassurant. « Les dossiers qui sont actifs présenteme­nt ne sont pas près des lacs et des rivières. Alors, attendons que les projets surviennen­t et nous allons les analyser au fur et à mesure. Nous prendrons les décisions en ce sens-là », a-t-il précisé.

« Si des gens veulent présenter d’autres projets, ils devront obtenir un permis. Et nous allons analyser cela », a également dit le ministre. Cette possibilit­é de forage dans des lacs ou des rivières est bien réelle, puisque des dizaines de permis d’exploratio­n recouvrent des cours d’eau du Québec.

À l’instar de son collègue de l’Environnem­ent, David Heurtel, Pierre Arcand s’est par ailleurs dit prêt à « regarder les commentair­es » qui seront présentés au cours des 45 jours que dure la consultati­on déjà entamée.

« L’objectif du gouverneme­nt est de mettre en place le cadre réglementa­ire le plus strict en Amérique du Nord, tel que nous nous étions engagés à le faire en 2014 », a souligné l’attachée de presse du ministre, Véronique Normandin, dans une réponse écrite au Devoir. « Nous effectuero­ns les modificati­ons nécessaire­s afin d’atteindre cet objectif », a-t-elle ajouté.

Dans leur mouture actuelle, ces règlements permettron­t aux entreprise­s de réaliser des forages, y compris des forages avec fracturati­on, à 175 mètres de secteurs résidentie­ls. Québec compte aussi fixer à 275 mètres la distance minimale à respecter par rapport à une école, une garderie ou un hôpital.

Même si les projets de règlement confirment l’ouverture de vastes portions du territoire québécois au secteur pétrolier et gazier, le ministre Arcand a dit mardi que le gouverneme­nt ne souhaite pas miser sur les énergies fossiles. « Ce n’est pas l’intention du gouverneme­nt de promouvoir les hydrocarbu­res au Québec, a-t-il dit. Ce que nous essayons de faire, c’est la promotion des ressources autres que les hydrocarbu­res, comme le solaire, l’éolien et l’hydroélect­ricité. »

Lundi, le premier ministre, Philippe Couillard, a pour sa part affirmé que les projets ne verraient pas le jour sans « acceptabil­ité sociale ». « Je pense que si la population de la Gaspésie ne veut pas voir d’hydrocarbu­res dans la région, on aura rapidement la conclusion qu’il n’y a pas d’acceptabil­ité sociale », a-t-il affirmé.

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Pierre Arcand

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