Le ministre Arcand défend les projets de règlement
Le ministre Pierre Arcand se porte à la défense des projets de règlement qui permettront aux pétrolières et aux gazières de forer près des secteurs résidentiels, des écoles et des parcs nationaux, mais aussi dans les lacs et les rivières. Selon lui, ces règles sur l’exploitation d’énergies fossiles seront « les plus strictes » en Amérique du Nord.
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles était en « mission » en Asie au moment de la publication, mercredi dernier, de quatre projets de règlement qui précisent les modalités qui encadreront les projets pétroliers et gaziers sur le territoire québécois.
Finalement interpellé mardi en marge du caucus libéral, le ministre s’est porté à la défense des mesures élaborées par le gouvernement Couillard. « Nous avons les règles les plus strictes en Amérique du Nord », a-t-il fait valoir, avant de préciser que ces futures règles sont basées « sur ce qui se passe en Alberta, en Colombie-Britannique et dans d’autres [collectivités publiques] ».
Rassurer
Les projets de règlement présentés dans la foulée de l’adoption de la Loi sur les hydrocarbures doivent ouvrir les lacs et les rivières du Québec aux projets de forage. Mais même si cette intention a soulevé une vive controverse, Pierre Arcand s’est voulu rassurant. « Les dossiers qui sont actifs présentement ne sont pas près des lacs et des rivières. Alors, attendons que les projets surviennent et nous allons les analyser au fur et à mesure. Nous prendrons les décisions en ce sens-là », a-t-il précisé.
« Si des gens veulent présenter d’autres projets, ils devront obtenir un permis. Et nous allons analyser cela », a également dit le ministre. Cette possibilité de forage dans des lacs ou des rivières est bien réelle, puisque des dizaines de permis d’exploration recouvrent des cours d’eau du Québec.
À l’instar de son collègue de l’Environnement, David Heurtel, Pierre Arcand s’est par ailleurs dit prêt à « regarder les commentaires » qui seront présentés au cours des 45 jours que dure la consultation déjà entamée.
« L’objectif du gouvernement est de mettre en place le cadre réglementaire le plus strict en Amérique du Nord, tel que nous nous étions engagés à le faire en 2014 », a souligné l’attachée de presse du ministre, Véronique Normandin, dans une réponse écrite au Devoir. « Nous effectuerons les modifications nécessaires afin d’atteindre cet objectif », a-t-elle ajouté.
Dans leur mouture actuelle, ces règlements permettront aux entreprises de réaliser des forages, y compris des forages avec fracturation, à 175 mètres de secteurs résidentiels. Québec compte aussi fixer à 275 mètres la distance minimale à respecter par rapport à une école, une garderie ou un hôpital.
Même si les projets de règlement confirment l’ouverture de vastes portions du territoire québécois au secteur pétrolier et gazier, le ministre Arcand a dit mardi que le gouvernement ne souhaite pas miser sur les énergies fossiles. « Ce n’est pas l’intention du gouvernement de promouvoir les hydrocarbures au Québec, a-t-il dit. Ce que nous essayons de faire, c’est la promotion des ressources autres que les hydrocarbures, comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité. »
Lundi, le premier ministre, Philippe Couillard, a pour sa part affirmé que les projets ne verraient pas le jour sans « acceptabilité sociale ». « Je pense que si la population de la Gaspésie ne veut pas voir d’hydrocarbures dans la région, on aura rapidement la conclusion qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale », a-t-il affirmé.