Le Devoir

La réforme fiscale ou l’hypocrisie de Morneau

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Les dernières trouvaille­s en matière de paradis fiscaux nous révèlent qu’au Canada, 5% du PIB serait mis à l’abri de l’impôt, représenta­nt 100 milliards dont le fisc est privé annuelleme­nt.

Au lieu de s’attaquer de front à ce fléau en criminalis­ant ceux qui s’y adonnent, M. Morneau préfère les cibles faciles que sont les petits entreprene­urs pour aller récupérer un maigre 250 millions, ou 0,25% du montant perdu au profit des paradis fiscaux.

Les petits entreprene­urs prennent un risque financier. Ils ont des responsabi­lités par rapport à leurs employés. Ils doivent créer eux-mêmes leur fonds de retraite. En ce qui me concerne, ma clinique emploie sept personnes. Sept emplois créés en partie grâce aux dispositio­ns fiscales actuelles, car elles donnent le levier nécessaire pour investir et prendre le risque…

M. Morneau cherche, nous dit-on, l’équité et courtise ainsi la classe moyenne avec sa réforme annoncée. Si de petits entreprene­urs doivent fermer boutique à cause de sa réforme, c’est cette même classe moyenne qui, au bout du compte, sera pénalisée…

Quel manque de vision! Quel manque de courage que de ne pas s’attaquer aux vrais fraudeurs, ceux qui privent les Canadiens de milliards de dollars annuelleme­nt! Des dollars qui permettrai­ent de financer un tas de mesures sociales et d’assurer la faveur électorale de plusieurs.

Si, comme M. Morneau l’a si bien mentionné, tout le monde doit apporter sa contributi­on, qu’il aille frapper à la «grande porte». Ne pas aller dans cette direction pourrait s’apparenter à de l’opportunis­me politique. Et cela serait d’une grande tristesse… Michel Dagenais, médecin Le 20 septembre 2017

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