Le Devoir

La croissance du PIB du Québec tient le rythme

- GÉRARD BÉRUBÉ

La croissance du PIB du Québec tient son rythme accéléré au deuxième trimestre, malgré une forte révision à la baisse de la performanc­e du trimestre précédent. L’année devrait se terminer autour des 2,4 %.

Le PIB québécois a augmenté de 0,6% au deuxième trimestre, soit à un rythme annualisé de 2,5%. À titre de comparaiso­n, au Canada, le PIB a crû de 1,1%, de 4,5% en taux annualisé.

Au total, pour le premier semestre, la progressio­n de l’économie québécoise se chiffre à 2,6% par rapport au semestre correspond­ant de 2016, contre 3 % à l’échelle canadienne. Cette performanc­e mesurée par l’Institut de la statistiqu­e du Québec (ISQ) renferme toutefois une forte révision à la baisse de la poussée au premier trimestre, la hausse annualisée de 4,3 % du PIB québécois annoncée alors étant ramenée à 2,8%. « Nous devons réviser notre prévision de croissance pour 2017 de trois dixièmes à la baisse à 2,4%, en raison de cette importante révision», a écrit Matthieu Arseneau, économiste à la Banque Nationale.

L’ISQ a souligné que la poussée du deuxième trimestre s’appuie sur une progressio­n de 0,5% de la demande intérieure finale pour une huitième hausse d’affilée, soit sa plus longue séquence depuis 2007. Elle est nourrie par l’augmentati­on des dépenses de consommati­on des ménages (+ 0,8%) et des administra­tions publiques (+ 0,6%). L’investisse­ment des entreprise­s reste à la traîne, le seul gain ayant été comptabili­sé dans l’acquisitio­n de machines et de matériel.

Pour leur part, les exportatio­ns ont augmenté de 3,9 % et les importatio­ns, de 3,5%, « le solde déficitair­e du commerce extérieur variant peu par rapport au premier trimestre», souligne l’ISQ.

«Les consommate­urs ont continué d’afficher une belle vigueur alors que les solides gains sur le marché du travail se traduisent par une hausse des revenus dans un contexte où la facture énergétiqu­e et le fardeau de la dette restent bas», ajoute l’économiste de la Nationale.

Son homologue au Mouvement Desjardins, Hélène Bégin, met également en exergue la contributi­on des ménages. « Les revenus des ménages après impôts ont affiché une forte croissance annualisée de 4,2% en termes réels», l’augmentati­on avoisinant 4% depuis maintenant un an. «Avec des salaires qui augmentent plus vite (+2%) que le taux d’inflation, autour de 1%, les ménages disposent d’une plus grande marge de manoeuvre.»

 ?? CHRIS YOUNG LA PRESSE CANADIENNE ?? «Les consommate­urs ont continué d’afficher une belle vigueur alors que les solides gains sur le marché du travail se traduisent par une hausse des revenus», a analysé l’économiste de la Banque Nationale Matthieu Arsenau.
CHRIS YOUNG LA PRESSE CANADIENNE «Les consommate­urs ont continué d’afficher une belle vigueur alors que les solides gains sur le marché du travail se traduisent par une hausse des revenus», a analysé l’économiste de la Banque Nationale Matthieu Arsenau.

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