Le Devoir

Le milieu communauta­ire forme une chaîne autour de l’Assemblée nationale

Les manifestan­ts demandent une somme de 475 millions de dollars de plus par an

- ISABELLE PORTER à Québec

Des milliers de travailleu­rs et d’usagers du milieu communauta­ire ont constitué une chaîne humaine mercredi, autour du parlement, pour réclamer une hausse de leurs budgets. Ils réclament 475 millions de dollars de plus par an dans les 4149 organismes de leur réseau.

« La pauvreté du secteur communauta­ire, ça suffit», a déclaré Claudette Cyr, directrice du Regroupeme­nt des organismes communauta­ires autonomes, lors de la manifestat­ion mercredi après-midi. «On est à un an des élections, c’est le temps de se faire entendre. »

Ils étaient des milliers autour de l’Assemblée nationale en début d’après-midi, dont une nette majorité de femmes et beaucoup de personnes en fauteuil roulant. Ils reprochent au gouverneme­nt de ne pas indexer leurs subvention­s, ce qui les empêche, disent-ils, de remplir leur mission. Des 475 millions de dollars qu’ils réclament de plus, 355 millions sont destinés à des organismes en santé et services sociaux.

Des salaires et du temps

C’est le cas, par exemple, du CALACS de Shawinigan, qui vient en aide aux femmes violentées. Selon l’une de ses responsabl­es, Nicole Hamel, le manque de fonds empêche la tenue de certaines activités. C’est le cas d’un programme de prévention élaboré il y a trois ans, avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM), à l’intention des écoles secondaire­s. « Plusieurs CALACS ne sont pas capables de l’implanter dans les écoles, faute de ressources humaines, dit-elle. On couvre un très grand territoire avec peu de ressources humaines. »

Mme Hamel oeuvre depuis 13 ans au sein de l’organisme. Elle gagne 25$ l’heure et travaille 28 heures par semaine.

Isabelle Boisvert dirige une halte-garderie sur le Plateau Mont-Royal que fréquenten­t environ 80 familles par an. Elle reproche au gouverneme­nt de ne pas la laisser utiliser une subvention «où bon lui semble». Le montant obtenu sur deux ans vise à développer de nouveaux projets pour préparer les enfants à la rentrée scolaire. Or elle souhaitera­it l’allouer à des services de base. « Les employés sont toujours très peu payés, dit-elle. La subvention de base est insuffisan­te, on veut consolider ce qui est en place.»

Comme directrice, elle gagne 22$ l’heure, mais ses employées reçoivent environ 14$ l’heure. Le regroupeme­nt réclame d’ailleurs le salaire minimum à 15$. «C’est nettement insuffisan­t. Il s’agit de gens qui sont en place depuis longtemps, qui sont très dévoués.»

«Les employés sont toujours très peu payés. La subvention de base est insuffisan­te, on veut consolider ce qui est en place. Isabelle Boisvert, qui dirige une halte-garderie sur le Plateau Mont-Royal, à Montréal

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