Que d’imagination pour en finir avec les bouchons.
Davantage d’options de transport collectif, police anticongestion, taxe sur l’essence ou encore ajout de routes? Les aspirants maires du Québec redoublent d’imagination pour enrayer le problème des embouteillages routiers. Un fléau des temps modernes qui cause bien des maux de tête aux automobilistes de la province, mais aussi des grandes villes du monde entier.
Dans la course aux solutions testées à travers le monde, Stockholm, Singapour et Londres arrivent en tête avec leur tarification de l’usage du réseau routier. Depuis 2006, le système a eu le temps de faire ses preuves à Stockholm, en Suède, d’après Richard Shearmur, professeur au Département d’urbanisme de l’Université McGill.
Le centre-ville suédois est entouré de postes de péage dont les tarifs augmentent en fonction des heures d’achalandage. Cette taxe anticongestion s’applique à 20 % de la surface de Stockholm, soit 47km2. Depuis sa mise en place, le nombre de véhicules roulant dans le centre-ville aurait diminué de 20 à 30 %.
«Ça pousse les gens à réfléchir, à se demander s’ils ont vraiment besoin de leur voiture pour aller au centre-ville. On a besoin de ça pour Montréal. » Mais Québec a déjà balayé l’idée d’instaurer un péage sur le nouveau pont Champlain pour entrer sur l’île.
Rappelons que la métropole occupe la troisième place (derrière Vancouver et Toronto) dans le classement des villes les plus congestionnées au Canada, selon le dernier indice TomTom 2016. Plus encore, Montréal se hisse au 11e rang du palmarès des villes aux prises avec le plus de bouchons en Amérique du Nord.
D’autres pistes
D’autres villes dans le monde tentent à leur manière de mettre des bâtons dans les roues des automobilistes: taxes sur les gros véhicules, sur les kilomètres parcourus ou tarifications systématiques du stationnement et des voies réservées.
« Ç’a créé du financement pour améliorer l’offre de services en transport en commun», note le professeur à HEC Montréal Pierre-Olivier Pineau, qui estime tout aussi nécessaire de proposer des solutions de rechange à la voiture. Il faut par exemple «augmenter la fréquence, la fiabilité, la rapidité et le confort» du transport collectif, d’après lui, pour le rendre plus attrayant aux yeux des citoyens.
«Pourquoi ne pas réduire les stationnements? Sans tous les fermer demain matin non plus. Quoique, parfois, les thérapieschocs soient les bonnes», ajoute M. Pineau.
Une opinion partagée par Marie-Soleil Cloutier, du Centre urbanisation culture société de l’INRS. Elle donne comme exemple la ville de Portland, dans le Maine, qui ne construit plus de nouveau stationnement.