Le Devoir

Courts critiques pour un cinéma de la conscience sociale

- FRANÇOIS LÉVESQUE

Ce samedi, le Festival du nouveau cinéma est l’hôte de la 13e édition de Courts critiques. À la fois événement public et plateforme de diffusion, cette vitrine unique se consacre à un cinéma de la conscience sociale. De fait, c’est un mélange inusité de projection­s de courts métrages, de prises de parole et de performanc­es artistique­s, le tout volontiers militant, que propose Courts critiques.

On le signalait d’office, Courts critiques en est à sa 13e édition, mais il s’agit en réalité d’une jeune initiative, faut pas croire. La fondation remonte à 2013 tout juste. L’idée était alors, et demeure, de promouvoir des pratiques cinématogr­aphiques diversifié­es, avec en filigrane un désir d’oeuvrer dans la continuité d’une certaine école québécoise de cinéma et de vidéo engagés.

«Cette année-là, j’avais un film sur le Printemps étudiant que je présentais au Short Film Corner de Cannes, où j’ai rencontré Danny Lennon [fondateur de Prends ça court!]. Il m’a alors suggéré de travailler à la diffusion de courts métrages tels que le mien, et aussi comme on en faisait à 99% Média, dont je suis membre fondateur. Ça, c’est un média indépendan­t axé sur le court métrage filmé dans la rue, sur le bitume », explique Michaël Fortin.

«Bref, avec Courts critiques, on a commencé à tourner en vidéo, à diffuser sur Internet, puis on s’est aperçu que ce serait intéressan­t de projeter certains de ces courts sur grand écran, avec un public. Déjà qu’il n’y a pas beaucoup de visibilité pour le cinéma indépendan­t, alors le cinéma à vocation sociale… »

S’ensuivit une réflexion sur le contexte de dif fusion.

Collé sur l’actualité

D’emblée, on voulut éviter l’auguste formule du cinéaste gêné qui, planté devant les spectateur­s avec son micro, vient présenter son film. Artistes et performeur­s furent sollicités, des militants affiliés à une kyrielle de causes ou d’enjeux furent invités.

«On a procédé de la même manière en éliminant la traditionn­elle période questions-réponses à la fin des projection­s. Pour impliquer les spectateur­s, on opte plutôt pour l’inclusion de quelques films certes amateurs, mais pertinents, issus du public.»

Souvent collé sur l’actualité, Courts critiques multiplie les collaborat­ions avec les Rendez-vous du cinéma québécois, le Festival de cinéma de la ville de Québec, Présence autochtone, et bien sûr le Festival du nouveau cinéma. Le Centre PHI de Montréal est un autre partenaire.

«On a un rythme assez soutenu. En moyenne, on fait trois éditions par année. Toutefois, il faut préciser que notre plateforme numérique, courtscrit­iques.com, contient tout notre catalogue de films ; un catalogue qui se bonifie en permanence. Y’a pas que Netflix», conclut Michaël Fortin.

Entre expérience cinématogr­aphique et scénique, c’est donc à un véritable happening que Courts critiques convie les cinéphiles.

À l’agora Hydro-Québec du Coeur des sciences dès 21 h.

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