Au-delà des connaissances, développer des compétences transversales
De nombreux étudiants profitent de leurs années à l’université pour s’engager dans la communauté. Qu’ils donnent quelques heures par semaine à leur association étudiante ou qu’ils créent un OBNL pour apporter de l’aide à tel ou tel pan de la société au Qu
E n mars dernier avait lieu le troisième Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL) mettant en vedette la relève, étudiants ou jeunes professionnels. Neuf ateliers, six conférences et tables rondes et quatre soirées spéciales à l’occasion desquelles plusieurs étudiants se sont produits sur scène. Lieu de discussion, de formation et de diffusion du théâtre à Québec, le festival permet chaque année de créer un lien unique entre les professionnels du milieu et ceux de demain.
L’événement est tenu à bout de bras, et bénévolement, par des étudiants de l’Université Laval, bien décidés à donner de leur temps et de leur personne pour faire rayonner la culture. Un engagement qui a retenu l’attention, à tel point que l’équipe s’est classée parmi les finalistes du gala Forces Avenir, un programme qui vise à reconnaître, à honorer et à promouvoir l’engagement étudiant dans des projets qui contribuent à la formation de citoyens conscients, responsables, actifs et persévérants, à la fois enracinés dans leur collectivité et ouverts sur le monde.
Parmi les autres finalistes cette année, on retrouve ainsi des étudiants engagés à produire une gamme variée de champignons aux qualités écoresponsables, d’autres proposent des denrées alimentaires abordables, saines et produites localement, ou conscientisent la population au rôle essentiel que jouent les abeilles dans la biodiversité. Dans un autre ordre d’idées, une initiative cherchant à faire rayonner les meilleures pratiques en matière d’intégration professionnelle des personnes handicapées, et une autre à doter des familles péruviennes isolées de serres destinées à la culture maraîchère ont été honorées lors du gala qui avait lieu cette semaine. Reconnaissance de l’engagement
Autant de projets et bien d’autres encore qui démontrent une réelle volonté de la part des étudiants de s’engager envers la communauté. «Beaucoup d’étudiants s’impliquent, confirme Chantal Pharand, vicerectrice adjointe aux affaires étudiantes et à la réussite à l’Université de Montréal. Il y a toutes sortes de façons de le faire. Certains s’investissent dans notre
banque alimentaire, d’autres font de l’action humanitaire. L’an dernier, nous avons un étudiant qui a créé de toutes pièces un club sportif de cyclisme à l’université. Nous considérons que c’est important de promouvoir le sens de l’engagement de nos étudiants parce que ça en fera de meilleurs citoyens, mais aussi de meilleurs professionnels.»
Car s’engager permet de développer des compétences dans divers domaines. La communication, le leadership, le travail en équipe, la gestion de projet, le débat, autant de talents valorisables sur un CV. À tel point que l’Université de Montréal a mis en place il y a 15 ans maintenant une véritable politique de reconnaissance de l’engagement étudiant. Une reconnaissance qui va de la simple attestation officielle à un prix de reconnaissance, en passant par l’obtention de crédits.
«Il doit toujours s’agir de bénévolat à l’extérieur du cadre des cours, explique Mme Pharand. Concernant les crédits, l’étudiant doit avoir une activité d’engagement qui correspond à trois crédits quant à la charge de travail. Et les compétences acquises doivent être en lien avec son programme d’études.»
Un plus pour la carrière
Une politique de reconnaissance de l’engagement qui existe également à l’Université Laval. « Nous poussons nos étudiants à s’engager dans les instances de l’université, indique le directeur des services étudiants, Denis Bussière. Nous considérons que siéger aux différents conseils de la vie étudiante enrichit la scolarité, qu’ils y apprennent des choses. Nous le valorisons avec la validation d’un cours
de trois crédits. Mais nous sommes en pleine révision de notre politique. Nous souhaiterions à terme reconnaître les étudiants qui s’engagent en dehors de nos instances. »
L’Université Laval dispose de 250 groupes et associations étudiantes au sein desquels il est possible de s’investir. 150 qui dépendent des programmes des facultés, et une centaine de groupes d’étudiants qui s’engagent pour une cause particulière. Ça va des futurs médecins qui donnent les premiers soins lors de compétitions sportives aux futurs avocats qui organisent des cliniques juridiques.
«Pour l’étudiant, c’est très formateur, insiste M. Bussière. C’est un plus pour sa future carrière.»
Action humanitaire et communautaire
Oui, mais comment se lancer ? Les possibilités de s’engager semblent grandes et l’étudiant nouvellement arrivé sur le campus pourrait bien s’y perdre.
Commencer par aller voir sa propre association de programme, répondent tant Chantal Pharand que Denis Bussière. Pour ceux qui voudraient aller plus loin, l’Université de Montréal offre un service dédié, à savoir Action humanitaire et communautaire (AHC).
«En plus d’avoir une liste de tout ce qui se fait déjà sur le campus, AHC soutient les étudiants qui souhaitent s’engager intensément, explique Mme Pharand. Elle propose notamment des ateliers de formation au leadership, elle offre de l’aide à ceux qui souhaitent créer un OBNL. Elle distribue également une vingtaine de bourses chaque année, permettant de mener à bien un projet. Bref, si un étudiant arrive avec une idée qu’il souhaite développer pour s’engager dans la communauté, il y a fort à parier qu’il y trouve l’appui dont il a besoin. »