› Élections municipales.
Lutte à trois dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.
Dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, c’est une lutte à trois qui se joue en vue des élections municipales du 5 novembre. Les enjeux du logement, des cônes orange et des transports actifs se retrouvent au coeur de la bataille dans cet arrondissement montréalais multiethnique.
Russell Copeman sollicite un second mandat de maire de CDN-NDG, non pas avec Coalition Montréal comme en 2013, mais plutôt avec l’Équipe Denis Coderre.
Au cours des quatre dernières années, Russell Copeman a partagé son temps entre l’hôtel de ville de Montréal et son arrondissement puisque le maire Coderre l’avait invité à se joindre à son comité exécutif.
«On a un bon bilan. Montréal et l’arrondissement CDN-NDG vont mieux aujourd’hui qu’il y a 4 ans », croit-il. Il faut dire que jusqu’en 2013, c’est Michael Applebaum qui dirigeait cet arrondissement. Reconnu coupable de fraude et d’abus de confiance, l’ancien maire a même fait un séjour en prison.
Au cours de son mandat, Russell Copeman a dû se démener avec le dossier des logements insalubres. «C’est le sujet qui me frustre le plus parce que le progrès ne se fait pas assez vite. Il y a trop de résidants qui vivent dans des conditions inacceptables », explique-t-il. Quatre postes d’inspecteurs ont été ajoutés et un fonds d’urgence a été mis en place pour faire les travaux en lieu et place des propriétaires délinquants, rappellet-il. «C’est long, changer une culture. Mais je reçois parfois des plaintes de propriétaires qui disent que nos inspecteurs sont trop zélés. J’aime ça.»
S’il est reporté au pouvoir, Russell Copeman promet de procéder à la réfection de 40% des rues et trottoirs de l’arrondissement et de réaménager et de verdir les viaducs audessus de l’autoroute Décarie, sur le modèle du viaduc Queen-Mary. Et il compte amorcer la construction de 750 unités de logements sociaux et abordables.
Politicien aguerri, Russell Copeman insiste sur son expérience, non seulement comme maire d’arrondissement et membre du comité exécutif, mais également comme ancien député à l’Assemblée nationale pendant 14 ans.
Cette expérience politique, son adversaire n’en a que faire. L’ancienne journaliste du quotidien The Montreal Gazette Sue Montgomery tentera de déloger Russell Copeman de son poste, sans expérience politique ou presque. Recrutée par Projet Montréal, Mme Montgomery avait fait parler d’elle quand elle avait lancé le mouvement « Been raped never reported » dans la foulée de l’affaire Jian Gomeshi.
Elle reproche au maire sortant de ne pas avoir suffisamment été présent dans l’arrondissement qu’il dirige. «À mon avis, on a besoin d’un maire à temps plein. Il y a beaucoup de travail», avance Sue Montgomer y. «Je pense que les gens sont tannés des politiciens qui parlent, mais qui ne disent rien. Je suis authentique. What you see is what you get », lance-t-elle.
Sue Montgomery dit vouloir en faire davantage pour améliorer la qualité de vie dans l’arrondissement: hausser le nombre d’inspecteurs pour les logements, établir une meilleure coordination des chantiers et investir dans des pistes cyclables et des initiatives de verdissement. « Mais le plus gros problème dans cet arrondissement, c’est qu’on paie beaucoup de taxes, sans recevoir le financement adéquat. […] On n’a jamais eu un maire qui a demandé à la ville-centre d’avoir notre juste part.»
Sue Montgomery mise donc sur ces thèmes pour mener sa campagne, soulignant au passage que son adversaire a un handicap majeur, celui d’avoir voté pour le règlement interdisant les pitbulls à Montréal.
Le candidat ingénieur
Un troisième joueur s’est lancé dans la mêlée. Il s’agit de Zaki Ghavitian, qui briguera la mairie d’arrondissement pour Coalition Montréal. Le parti ne compte pas de candidats dans tous les arrondissements, mais présente Jean Fortier à la mairie de Montréal.
Ingénieur de formation et ancien cadre supérieur à Hydro-Québec, Zaki Ghavitian a été élu à trois reprises à la présidence de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Il estime que son expertise pourrait améliorer la bonne marche
des travaux routiers.
Il remet aussi en question le système de partis qui enferme la politique municipale dans un cadre partisan. «Je ne crois pas en un parti politique où les élus votent à 100% en faveur des volontés du maire. Les conseillers devraient d’abord servir les intérêts de leurs citoyens ».