Le Devoir

Les premiers matchs du Canadien envoient des messages inquiétant­s

- MICHEL LAMARCHE

Trois matchs ne font pas une saison et les joueurs du Canadien de Montréal sont très bien placés pour le savoir après les péripéties des deux dernières campagnes. Mais une chose est sûre: après sa défaite de 2-0 aux mains des Rangers de New York dimanche soir, la troupe montréalai­se sème déjà l’inquiétude dans bien des chaumières du Québec.

«On a fait beaucoup de bonnes choses, mais en bout de ligne, on n’a pas eu la victoire et c’est de trouver le moyen de marquer des buts», a résumé Claude Julien après un revers qui a rappelé les douloureux souvenirs du mois d’avril et l’éliminatio­n de l’équipe aux mains de ces mêmes Rangers dès le premier tour des dernières séries.

Le premier bilan partiel de la saison du Canadien n’est pas très rose et ramène sur le tapis ses éternelles lacunes offensives. Après la première semaine complète du calendrier régulier, le Canadien n’a pas détenu l’avance pendant une seule seconde d’un match. À cinq contre cinq, elle n’a inscrit qu’un but, marqué vers la fin de la première période du match inaugural, jeudi à Buffalo. Ça commence déjà à faire un petit bout de temps.

Si seulement l’avantage numérique du Canadien avait pu profiter de ses occasions, le discours serait sans doute différent. Mais la formation montréalai­se a été tenue en échec en neuf tentatives et a été limitée à 15 tirs. De ce total, quatre tirs ont été enregistré­s lors de la toute première occasion de la saison, à Buffalo, et six en deuxième période du match de samedi contre les Capitals de Washington, au moment où l’équipe cherchait à revenir dans le match après une affreuse première période.

Ça laisse un total de cinq tirs lors du déploiemen­t des sept autres supériorit­és numériques.

Heureuseme­nt pour la formation montréalai­se qu’elle a obtenu deux buts en infériorit­é numérique, dont un, jeudi, qui a éventuelle­ment poussé le match en prolongati­on. Pourtant, le Canadien décoche des rondelles en direction du filet adverse, comme le démontrent ses 113 tirs. Ce piètre pourcentag­e d’efficacité de 2,7% amène une grande question: s’agit-il d’une mini-léthargie comme toutes les équipes de la Ligue nationale de hockey en vivent au fil d’une saison de 82 matchs, de la simple malchance temporaire ou d’une tendance qui est appelée à s’implanter de nouveau?

Doutes à la ligne bleue

Par ailleurs, malgré les belles paroles de Marc Bergevin lors du tournoi de golf annuel du Canadien — paroles qu’il a reprises sur d’autres tribunes depuis —, la défensive de l’équipe n’a pas encore démontré qu’elle est meilleure que celle de l’an dernier. Surtout au niveau de la relance de l’attaque.

Weber connaît un départ convenable, d’autant plus qu’il passe beaucoup de temps avec Victor Mete, une verte recrue qui continue de laisser une impression favorable.

Jordie Benn, Mark Streit et Brandon Davidson ne sont rien de plus que des cinquième et sixième défenseurs et ont joué comme tels la semaine dernière.

David Schlemko et Joe Morrow n’ont participé à aucun des trois matchs pour des raisons différente­s. Le premier est blessé depuis la mi-septembre et le second n’a rien montré pendant le calendrier préparatoi­re. Il reste Jeff Petry et le nouveau venu Karl Alzner, qui forment un tandem depuis les premiers jours du camp d’entraîneme­nt, mais qui semblent encore chercher à bâtir une forme de cohésion. Leur weekend a été difficile.

Avec une journée de congé lundi, Julien a peut-être déjà commencé une réflexion sur la compositio­n de ses trios. Que faire pour relancer Alex Galchenyuk? Devrait-on le muter sur le flanc droit, hors l’aile, auprès de Jonathan Drouin et de Max Pacioretty ?

Est-ce que ce privilège devrait être accordé à Paul Byron, qui mérite sans doute mieux que de jouer sur un quatrième trio après sa récolte de 22 buts l’an dernier?

Ce n’est pas que Brendan Gallagher a été inefficace. Le combatif attaquant a été visible lors des trois matchs avec sept tirs au but. Mais on ne provoque pas des étincelles en ne faisant rien.

Par ailleurs, à moins que Bergevin ne bouge immédiatem­ent et obtienne du renfort, les solutions devront venir de l’intérieur. Le dernier camp d’entraîneme­nt a démontré que le Rocket de Laval, malgré ses deux victoires du week-end, n’est pas en mesure, pour l’instant, de dépanner le Tricolore.

Peut-être que Michael McCarron et Nikita Scherbak finiront par débloquer et que Brett Lernout va acquérir l’expérience dont il a besoin pour jouer à la ligne bleue sur une base régulière dans la LNH. À court terme, le défenseur Jakub Jerabek pourrait aider, une fois qu’il aura démontré qu’il est habitué aux surfaces nordaméric­aines.

La bonne nouvelle, c’est que le Canadien retrouve son château fort le temps de deux matchs, mardi et samedi. La moins bonne, c’est que les visiteurs seront les Blackhawks de Chicago et les Maple Leafs de Toronto, deux formations qui savent marquer des buts. Et beaucoup.

La défensive de l’équipe n’a pas encore démontré qu’elle est meilleure que celle de l’an dernier

 ?? ADAM HUNGER ASSOCIATED PRESS ?? Le Tricolore s’est incliné 2-0 contre les Rangers, au Madison Square Garden dimanche soir.
ADAM HUNGER ASSOCIATED PRESS Le Tricolore s’est incliné 2-0 contre les Rangers, au Madison Square Garden dimanche soir.

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