Le Devoir

La reconstruc­tion s’annonce ardue

Que doit faire la direction maintenant que l’équipe est exclue des séries ?

- FRÉDÉRIC DAIGLE

Et maintenant ? C’est la question que se posent la plupart des partisans des Alouettes et — c’est à souhaiter — la direction de la formation montréalai­se maintenant que le club est éliminé. La tâche s’annonce ardue.

En 15 matchs, l’équipe n’a pas trouvé une façon de produire à l’attaque de façon constante. Sa grosse acquisitio­n de l’hiver, Darian Durant, est confiné au rôle de deuxième violon derrière un quart, Drew Willy, acquis sur le marché des joueurs autonomes une fois la saison amorcée.

L’autre acquisitio­n «d’impact» à l’attaque, le receveur Ernest Jackson, est loin d’avoir répondu aux attentes. Celui qui a capté 52 des 91 passes dirigées vers lui n’a franchi que 693 verges et inscrit 5 touchés. Au quatrième quart du match de lundi, il a échappé une passe qui a rebondi dans les mains de Chris Edwards. Ce dernier a ensuite franchi sans être embêté les 68 verges le séparant de la zone des buts pour marquer le touché qui allait clouer le cercueil des Alouettes.

« C’est le genre de jeu qui a miné notre saison. Les autres formations ne nous ont pas battus; nous nous sommes battus nous-mêmes », a déclaré le directeur général et entraîneur­chef par intérim Kavis Reed après le match.

L’un des problèmes des Alouettes se trouve justement là: l’évaluation des troupes par la direction. L’équipe n’a tout simplement pas le talent nécessaire pour gagner ses matchs.

C’est également à ce niveau que Kavis Reed devra être évalué à la fin de la saison. S’il a contourné le problème pour le moment en congédiant Jacques Chapdelain­e et le coordonnat­eur à la défense Noel Thorpe au mois d’août, il faut se demander si les deux hommes disposaien­t des éléments nécessaire­s afin qu’ils connaissen­t du succès. L’arrivée de Reed à la barre laisse croire que non.

Enlisement

Depuis qu’il a pris les commandes du club, Reed a perdu quatre rencontres et on ne sent absolument pas que les Alouettes s’améliorent. Au contraire. L’équipe s’est enlisée, si bien qu’elle a inscrit 65 points contre 163 au cours de ces quatre matchs. D’ailleurs, ce n’est que dans la rencontre face aux Eskimos, perdue 42-24 lundi, que l’équipe a semblé dans le coup. Mais elle a réussi à perdre une avance de 15-0 forgée dans les 10 premières minutes du match, à domicile de surcroît.

« Ça ne prend pas grandchose parfois, un revirement ou quelque chose comme ça et tu perds le “momentum”, a tenté d’expliquer le maraudeur Nicolas Boulay après le match. […] Si on se met à tirer de l’arrière, il faut continuer de se battre jusqu’à la fin.»

Se battre jusqu’à la fin. Quelques vétérans l’ont prôné tout au long de la saison, mais on peut se demander si le concept a été adopté par tous. Pour les John Bowman en pleurs et Luc Brodeur-Jourdain au regard vide dans le vestiaire, il y avait plusieurs Alouettes tout sourire sur le terrain du stade Percival-Molson après ce huitième revers d’affilée et l’exclusion des séries pour une troisième année consécutiv­e.

Cela est clair depuis le début de cette horrible séquence: trop de joueurs des Alouettes semblent accepter bien facilement les revers.

 ?? JEFF MCINTOSH LA PRESSE CANADIENNE ?? Les Alouettes de Montréal ont subi quatre revers depuis que Kavis Reed a pris les commandes du club.
JEFF MCINTOSH LA PRESSE CANADIENNE Les Alouettes de Montréal ont subi quatre revers depuis que Kavis Reed a pris les commandes du club.

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