Le Diamant sous toutes ses facettes
Les plans témoignent du souci d’inscrire la salle dans la trame historique de la ville de Québec, explique Robert Lepage
Le metteur en scène Robert Lepage dévoilait mardi des images inédites du futur Diamant, dont la livraison est maintenant prévue pour le printemps 2019. Dans une posture de conférencier qui rappelait celle adoptée dans son récent 887, l’homme de théâtre a présenté les plans du «lieu de diffusion culturelle» qui s’élèvera dans l’ancienne bâtisse du YMCA, place D’Youville à Québec, et qui pourrait présenter son premier spectacle fin printemps 2019.
Pour un projet qui, depuis l’annonce en 2012 de la participation financière de Québec, a subi les contrecoups des décisions politiques et des humeurs publiques, cette annonce marquait un saut dans l’avenir. «C’est un moment important, évoquait Robert Lepage, parce qu’il y a beaucoup d’éléments qu’on connaissait depuis longtemps, mais on ne pouvait pas révéler grand-chose, on ne pouvait pas encore donner d’image finale de ce que serait le projet.»
Sa présentation, qui puisait largement dans le passé comme a pu le faire Le moulin à images, témoignait d’un souci visible d’inscrire la nouvelle salle de spectacle dans la trame historique de la ville (voir encadré). C’est en ce sens que l’immense caisson en verre qui constituera
l’enveloppe du bâtiment a été incliné pour rejoindre la ligne tracée par la côte d’Abraham, laquelle menait jadis sans entrave de la basse-ville à la porte Saint-Jean.
Le bois et le béton ont été pris pour thèmes récurrents dans une tentative plus large d’allier les matériaux nobles et industriels, le traditionnel et le contemporain, «toujours dans un respect de la tradition», dixit
Lepage. Un choix dans lequel s’inscrira l’ancienne façade du YMCA complètement restaurée.
Nouveau créneau
Le Diamant, qui accueillera entre autres les créations et le répertoire d’Ex Machina, se veut un espace pluridisciplinaire
pouvant recevoir également toutes sortes de collaborations et de formes scéniques, théâtre aussi bien que cirque et opéra. La salle principale « à géométrie variable » aura tout ce qu’il faut pour accueillir un orchestre standard. Elle sera aussi complètement modulable — notamment en bifrontale, ce que ne permettait plus la salle Octave-Crémazie rénovée.
Avec cette offre, l’équipe du Diamant souhaite attirer des productions inédites et des «événements à grand déploiement, dans un contexte intimiste ». Le metteur en scène estime que la jauge de 625 places — les salles OctaveCrémazie et Louis-Fréchette
du Grand Théâtre en comptent respectivement 510 et 885 — permettra d’exploiter un créneau inexistant à Québec, et de devenir pour les visiteurs une vitrine du savoir-faire d’ici.
Avec des institutions comme le Palais Montcalm et le Capitole, ou des événements comme le Festival d’été, le futur ancien locataire de la caserne Dalhousie espère maintenant que Le Diamant contribuera au processus incomplet de revitalisation du « centreville historique» et au projet, plus vaste, de transformation de la place D’Youville en «petit Quartier des spectacles».