Jean Fortier fait miroiter des baisses de taxes de 10,5 %
S’il est élu à la mairie de Montréal le 5 novembre prochain, Jean Fortier s’engage à réduire les taxes des Montréalais de 10,5% au cours de son mandat de quatre ans. Sa recette? Freiner les «dépenses somptuaires » et retarder certains travaux d’infrastructures.
Le candidat de Coalition Montréal a dévoilé mercredi son plan pour mettre de l’ordre dans les finances de la Ville.
Montréal est encombrée de chantiers, mais, selon M. Fortier, certains travaux ne sont pas aussi urgents que l’administration le laisse croire. « Les contractants nous facturent des primes parce qu’ils ont de la difficulté eux-mêmes à circuler à Montréal, avance-t-il. Quand on a une définition imprécise des travaux, qu’on a des échéanciers déraisonnables et un client avec des poches profondes, c’est la recette magique pour les dépassements de coûts.»
Jean Fortier suggère ainsi que le chantier de la rue Sainte-Catherine Ouest soit retardé de quelques années, tout comme certains travaux de réfection de trottoirs qu’il estime moins prioritaires. Cette stratégie permettrait à Montréal de dégager un montant de 180 millions, dit-il.
M. Fortier, qui a été président du comité exécutif de 1998 à 2001 dans l’administration de Pierre Bourque, croit aussi qu’il faut repenser la gouvernance dans la région métropolitaine. La croissance de l’assiette fiscale de Montréal est plus lente que celle d’autres villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), a-t-il expliqué.
Pour remédier à ces inégalités, il propose de revoir la répartition des responsabilités. Les dossiers de l’environnement, du développement économique, des relations internationales et de la culture devraient devenir des champs partagés avec la CMM, ce qui permettrait de réaliser des économies de 100 millions par année pour les contribuables, croit-il: «C’est sûr qu’il faudrait qu’il y ait un arbitrage, mais le gouvernement provincial doit penser à ça. Je ne demande pas de nouveaux champs de taxation.»
Et Montréal devrait renoncer aux compteurs d’eau dans les bâtiments industriels, commerciaux et institutionnels (ICI) et plutôt opter pour un plan forfaitaire à l’endroit des entreprises qui utilisent l’eau pour la réfrigération et la climatisation, ajoute Jean Fortier. À Montréal, l’eau est abondante et de bonne qualité et les coûts pour la produire sont essentiellement des frais fixes, dit-il.
S’il devient maire de Montréal, Jean Fortier s’engage donc à geler les taxes pour 2018, puis à les réduire de 3% en 2019, et de 3,5 % en 2020 et 2021. Rappelons que Denis Coderre promet de limiter les hausses de taxes à l’inflation, alors que la chef de Projet Montréal, Valérie Plante, n’a pas encore dévoilé ses intentions à ce sujet.