Le Devoir

La facture bitumineus­e

- GÉRARD BÉRUBÉ

Des experts ont conclu que la décision d’abandonner Énergie Est s’inspirait davantage d’une logique d’affaires. Que le scénario économique à l’origine du projet ne tenait plus, les paramètres actuels concluant à l’inutilité du pipeline. Le Québec n’en continue pas moins d’essuyer les critiques politiques, lui qui se voyait aux prises avec les plus grands risques inhérents au passage du pipeline sur son territoire, en contrepart­ie d’une petite poignée d’emplois.

L’opposition aux pipelines n’est pourtant pas que québécoise. Le projet Trans Mountain se heurte aux contestati­ons judiciaire­s et à l’opposition en Colombie-Britanniqu­e. Celui de Keystone XL ne l’a pas eu facile sous la présidence d’Obama. Aussi, le Québec a déjà payé plus que sa quote-part de la facture bitumineus­e.

L’illusion bitumineus­e a atteint son apogée avec un prix de référence à un sommet d’avant-récession de 147,50$US le baril. La coûteuse exploitati­on pétrolière des sables de l’Ouest devenait alors financière­ment rentable. Même à 95$US, soit à un cours d’équilibre retenu alors dans les divers scénarios, son exploitati­on pouvait se poursuivre, mais au prix d’un contrôle rigoureux des coûts. Aujourd’hui, le prix de référence du West Texas Intermedia­te oscille autour de 50$US le baril. BMO Marchés des capitaux rappelait récemment qu’un cours à plus de 60$US, de façon soutenue, est nécessaire pour appuyer la plupart des projets. D’autant que ce pétrole, plus lourd et plus coûteux à raffiner, se vend à escompte.

Mal hollandais

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