Le Devoir

L’avenir de la pointe de Pointe-Claire : un enjeu électoral important

- CLAUDE ARSENAULT Résidant de Pointe-Claire et président de la Société pour la sauvegarde du patrimoine de Pointe-Claire

La pointe de Pointe-Claire est un lieu patrimonia­l et naturel exceptionn­el de plus de 300 ans d’histoire. Les soeurs de la Congrégati­on de NotreDame ayant quitté leur couvent situé sur la pointe en décembre 2014, la Fabrique de la paroisse Saint-Joachim, qui en est propriétai­re, et le Diocèse de Montréal, dont elle dépend, doivent maintenant lui trouver une nouvelle vocation.

Au sein de la population de Pointe-Claire, il y a un fort sentiment d’appartenan­ce envers la pointe, qui constitue une source de fierté. Sa préservati­on, sa mise en valeur et son accessibil­ité à l’ensemble de la communauté constituen­t une préoccupat­ion importante pour les citoyens, comme en a témoigné la présence, en janvier 2016, de plus de 400 personnes à la consultati­on publique sur le Plan particulie­r d’urbanisme (PPU) du village de Pointe-Claire. L’importance de préserver et de mettre en valeur la pointe a été soulevée de façon unanime lors de cette rencontre. Il en a été de même le 6 juin dernier, où, à la suite de l’appel de la Société pour la sauvegarde du patrimoine de PointeClai­re (SSPPC), une centaine de citoyens et citoyennes ont rempli la salle du conseil de ville de Pointe-Claire pour témoigner de cette même préoccupat­ion.

S’informant sur la progressio­n du dossier, la SSPPC a discuté au cours des derniers mois avec le Diocèse de Montréal, qui l’a informée qu’il n’avait pas l’intention d’approuver une vente de la pointe. Par ailleurs, la Ville de Pointe-Claire a aussi signifié qu’elle n’avait plus d’intérêt pour l’acquisitio­n de la pointe, bien qu’elle garde un intérêt pour le moulin à vent. Nous souhaitons voir la pointe préservée afin qu’elle puisse demeurer vivante et accessible à l’ensemble de la population et rayonner, grâce à une mise en valeur respectueu­se des aspects patrimonia­l, religieux et communauta­ire. C’est une vision que semble partager le Diocèse. Dans cet esprit, nous avons mis sur pied un comité de travail pour élaborer une propositio­n de réutilisat­ion de la pointe (incluant le couvent et le moulin à vent) et présenter celle-ci au Diocèse.

Parmi les propositio­ns contenues dans ce document, on retrouve entre autres la restaurati­on complète du moulin de 1710, la création d’un lieu muséal voué à l’histoire avec espaces d’exposition, le regroupeme­nt d’organismes ayant une mission historique ou patrimonia­le, l’installati­on d’un centre paroissial, de salles de rencontres, de conférence­s, de cours, etc. Les propositio­ns incluent également l’aménagemen­t d’un espace de réception, d’une salle multidisci­plinaire, d’une cuisine pour des organismes communauta­ires locaux, d’une section d’hébergemen­t de courte durée (pour retraites fermées) et d’un café. Enfin, la possibilit­é de transporte­r le centre communauta­ire Noël-Legault est aussi soulevée.

Alors que s’amorce la campagne électorale municipale, et vu l’importance du dossier pour notre communauté, nous demanderon­s aux candidats, tant à la mairie de Pointe-Claire qu’aux conseiller­s et conseillèr­es de districts en poste, quels engagement­s ils sont prêts à prendre concernant l’avenir de la pointe. La question se pose tout particuliè­rement en regard de la réutilisat­ion du couvent. Afin de pouvoir faire un choix éclairé le 5 novembre prochain, il nous importe de savoir dans quelle mesure les élus comptent s’impliquer pour assurer la préservati­on, la mise en valeur et l’accessibil­ité de la pointe. Pour atteindre ces objectifs, il importe que la Ville de Pointe-Claire soit partie prenante comme partenaire d’un tel projet.

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