Le Devoir

Pas de triomphe trop petit pour Tami Neilson

La chanteuse canadienne, vedette en Nouvelle-Zélande, a amorcé sa tournée québécoise en passant par Sainte-Thérèse et Sorel-Tracy avant Beloeil

- SYLVAIN CORMIER

Étions-nous trente, vendredi soir au Centre culturel de Beloeil, dans le tout petit, tout petit Cabaret de la coulisse ? On aurait pu être 300, 3000, 30 000, ç’aurait mené au même résultat: il n’y a qu’à prendre les hourras, applaudiss­ements et autres «woooooooo!!!», et multiplier.

On va dire ça simplement: Tami Neilson est une chanteuse fa-bu-leu-se, et fabuleusem­ent généreuse. Et extraordin­airement entertaini­ng, avec du chien comme trente meutes, et l’attitude cool totalement assumée, coiffure beehive ça de haut, robes spectacula­ires moitié Patsy Cline moitié B-52’s. Avec elle, on est époustoufl­és. Avec elle, on danse (assis à Beloeil, debout ailleurs). Avec elle, on est soulevés comme dans une messe gospel. Avec elle, y a pas de gêne, et la rigolade est parfois un brin épicée (c’est une nature irrépressi­ble). Avec elle, le talent d’interprète est au service du show, et réciproque­ment.

Depuis l’an dernier, j’ai pu mesurer. À l’Upstairs bondé, en première partie de Colin James, sous la pluie sur la scène de la rue Sainte-Catherine au FIJM, c’était pareil. Nous étions pareils. Pareilleme­nt épatés, pareilleme­nt heureux : curieux ou fans, pas de différence, donnez-lui un public, et elle en fait des adeptes, des fidèles, des inconditio­nnels. La Canadienne d’origine, vedette consacrée en Nouvelle-Zélande, gagne des appuis partout, de spectacle en spectacle.

Qu’elle chante du Sister Rosetta Tharpe (frénétique Didn’t it Rain) ou du country yodelant (Honey Girl), qu’elle serve en toute tendresse la belle chanson d’amour esseulé qu’écrivit son défunt père (Lonely) ou qu’elle rhythm’n’bluese à l’harmonica (So Far Away), c’est la même intensité, le même don de soi, mais aussi la même justesse de ton : elle en fait beaucoup, mais jamais trop. Et les deux musiciens néo-zélandais avec elle font très exactement ce qu’il faut: guitare twangy et rythmes variés. Comme disait Keith Richards, chaque soir, quelque part, un groupe, un chanteur ou une chanteuse donne le meilleur spectacle au monde. Elle, c’est tous les soirs.

Bon. Vous mesurez. Plaisir incommensu­rable, découverte majeure à faire si ce n’est déjà fait. Il reste une grosse semaine pour la rejoindre dans sa tournée québécoise. Longueuil (deux soirs), Québec, Saint-Jean-sur-Richelieu, Sainte-Geneviève, Montréal (au Club Soda, le 25 octobre) et Gatineau (le lendemain). Heures et lieux à tamineilso­n.com. Moi, j’y retourne, c’est sûr. Ça va me donner de l’énergie jusqu’à Noël. Mieux : Tami, c’est Nöel tout de suite.

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PEDRO RUIZ LE DEVOIR Tamy Neilson terminera sa tournée au Québec le 25 octobre, à Gatineau.

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