Le Devoir

Randy Tshilumba reconnu coupable de meurtre prémédité

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Après quatre jours de délibérati­on, le jury au procès de Randy Tshilumba a rendu son verdict, vendredi. Le jeune homme est reconnu coupable du meurtre prémédité de Clémence Beaulieu-Patry, une jeune employée d’un supermarch­é Maxi de Montréal.

Les jurés faisaient face à quatre options: meurtre prémédité, meurtre non prémédité, homicide involontai­re et non-responsabi­lité criminelle pour cause de troubles mentaux — la thèse que plaidait l’accusé.

Ce verdict entraîne automatiqu­ement une peine de prison à vie sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 25 ans.

Clémence Beaulieu-Patry, est morte après avoir été poignardée 14 fois par l’accusé alors qu’elle travaillai­t dans un marché Maxi de l’est de Montréal, le soir du 10 avril 2016. M. Tshilumba avait été arrêté deux jours plus tard et avait plaidé non coupable.

Les parents de la jeune victime de 20 ans ont poussé un soupir de soulagemen­t en apprenant la nouvelle, en fin d’après-midi.

La mère de Clémence, Nathalie Beaulieu, a déclaré lors d’une mêlée de presse que ce verdict était rassurant pour sa famille, mais aussi pour toute la population, puisque selon elle, il n’y avait aucun doute sur la préméditat­ion du geste de M. Tshilumba.

«Un moment donné, non criminelle­ment responsabl­e, ça va prendre des dossiers plus solides, c’est ça que ça a prouvé », a-t-elle soutenu au palais de justice de Montréal. «Il y a un prix à payer à assassiner une jeune femme, notre fille d’amour », a-t-elle déclaré en retenant ses sanglots.

Mme Beaulieu a dit aux jurés qu’elle «leur serait éternellem­ent reconnaiss­ante ». Elle a ajouté qu’elle ne pardonnera­it jamais à M. Tshilumba, qu’elle a refusé de nommer «pour lui donner trop d’importance».

L’avocate de la Couronne Catherine Perreault a expliqué cette décision du jury par «la preuve très complète» de la Couronne.

Pendant le procès, Me Perreault avait notamment fait entendre un enquêteur aux crimes technologi­ques du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui a expliqué comment il a extrait les recherches sur Internet effectuées par l’accusé sur son téléphone cellulaire. Il y a notamment retrouvé: «comment nettoyer une tache de sang», « comment se débarrasse­r d’une arme» et « sac à vidangemeu­rtre parfait».

« C’est, je pense, ce qui a permis au jury d’en arriver à un verdict qui est celui du meurtre prémédité», a-t-elle commenté.

La théorie de la défense était que le jeune accusé souffrait d’un trouble mental et qu’il était convaincu que la victime voulait l’abattre, ainsi que d’autres clients du Maxi. Il a admis l’avoir tuée et a plaidé la non-responsabi­lité criminelle pour cause de trouble mental. Des psychiatre­s ont soutenu cette thèse.

L’accusé ne considérai­t donc pas avoir fait de mauvaises choses le soir du 10 avril 2016 et il avait des idées délirantes, avait fait valoir son avocat, Me Philippe Larochelle, lors du procès.

La défense n’a pas voulu faire de commentair­e, vendredi après-midi. Il est donc impossible de savoir pour l’instant si elle a l’intention de faire appel.

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Randy Tshilumba

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