Le Devoir

L’arrivée d’Airbus n’est pas un deuil pour les Beaudoin-Bombardier

- JULIEN ARSENAULT à Mirabel

La perte du contrôle québécois de la CSeries aux mains d’Airbus ne constitue pas un deuil pour la famille fondatrice de Bombardier, selon le président de son conseil d’administra­tion, Pierre Beaudoin.

«Au contraire! Je viens de trouver un partenaire qui nous permettra de réaliser le succès total de la CSeries», a-t-il lancé, vendredi à Mirabel, au cours d’un bref entretien avec La Presse canadienne.

Quelques minutes auparavant, le petit-fils de Laurent Beaudoin se trouvait en compagnie des dirigeants des deux avionneurs et du premier ministre Philippe Couillard afin de s’adresser à quelque 1000 employés de Mirabel réunis dans un hangar afin de vanter les mérites du partenaria­t annoncé lundi.

Ancien président et chef de la direction de Bombardier, c’est M. Beaudoin qui a été aux commandes du développem­ent de cette famille d’avions pouvant transporte­r de 100 à 150 personnes. En raison des retards et des dépassemen­ts de coûts, la CSeries a nécessité jusqu’ici des investisse­ments d’au moins 5,4 milliards $US.

«Ce qui me rend heureux aujourd’hui, c’est que l’on regarde un marché beaucoup plus grand et que nous sommes en bonne posture pour doubler la valeur du programme», a-t-il dit.

Victoire de Bombardier

Dans son discours aux travailleu­rs, M. Couillard a affirmé que l’alliance avec Airbus permettait à Bombardier de gagner contre Boeing et sa plainte déposée au départemen­t américain du Commerce. Cette démarche du géant de Chicago a incité Washington à décréter des tarifs préliminai­res d’environ 300% sur les appareils CSeries envoyés au sud de la frontière.

«Bombardier a gagné la bataille contre Boeing, qui essayait de tuer Bombardier et la CSeries, a dit le premier ministre en mêlée de presse. Ce domaine [l’aéronautiq­ue] vient d’être profondéme­nt modifié par la transactio­n qui vient d’être annoncée. »

M. Couillard a toutefois dit que la situation actuelle ne devait pas inciter Ottawa à aller de l’avant avec l’achat des 18 avions de combat Super Hornet de Boeing pour remplacer sa flotte de CF-18 vieillissa­nts. Depuis la première décision du départemen­t du Commerce, à la fin septembre, le premier ministre affirme que « pas un boulon, pas une pièce, pas un avion » de chasse Super Hornet de Boeing ne doit être acheté par le Canada.

«Tant que nous n’aurons pas réglé la question, nous ne changerons pas notre attitude à l’égard des avions de chasse de Boeing», a-t-il lancé vendredi.

Néanmoins, le gouverneme­nt Trudeau devra peut-être se prononcer d’ici la fin de l’année sur l’achat d’avions de chasse Super Hornet alors que le différend commercial entre Boeing et Bombardier ne sera vraisembla­blement pas encore réglé.

 ?? GRAHAM HUGUES LA PRESSE CANADIENNE ?? Le président-directeur général d’Airbus, Tom Enders, a salué les employés de Bombardier, vendredi, lors d’une visite de l’usine d’assemblage de la CSeries à Mirabel en compagnie du premier ministre québécois, Philippe Couillard.
GRAHAM HUGUES LA PRESSE CANADIENNE Le président-directeur général d’Airbus, Tom Enders, a salué les employés de Bombardier, vendredi, lors d’une visite de l’usine d’assemblage de la CSeries à Mirabel en compagnie du premier ministre québécois, Philippe Couillard.

Newspapers in French

Newspapers from Canada