Rex Tillerson en mission pour tenter de minimiser « l’influence négative » de l’Iran
Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a exigé dimanche le départ d’Irak des «milices iraniennes», au cours d’une visite dans le Golfe destinée à mettre en avant les efforts des États-Unis pour endiguer l’influence de Téhéran au Moyen-Orient.
En Arabie saoudite et au Qatar où il s’est rendu successivement, il n’a en revanche obtenu aucune percée dans la grave crise du Golfe qui oppose notamment ces deux pays. «Il n’y a pas de signe fort indiquant que les parties sont prêtes à dialoguer», a-t-il déploré dans la soirée à Doha, semblant viser en particulier Riyad et ses alliés.
Dans la matinée, le chef de la diplomatie américaine avait assisté dans la capitale saoudienne à la première réunion de la Commission de coordination saoudo-irakienne, lancée solennellement par le roi Salmane d’Arabie saoudite et le premier ministre irakien, Haider al-Abadi.
Un Irak « indépendant et fort» va «permettre d’une certaine manière de contrecarrer les influences négatives de l’Iran », a-t-il dit. «Les milices iraniennes qui sont en Irak, maintenant que le combat contre l’État islamique touche à sa fin», « doivent rentrer chez elles, tous les combattants étrangers doivent rentrer chez eux», a-t-il insisté.
Il faisait référence au Hachd al-Chaabi, des unités paramilitaires qui regroupent plus de 60 000 hommes, pour beaucoup issus de milices chiites soutenues par l’Iran, formées en 2014 pour suppléer les forces gouvernementales irakiennes face aux djihadistes du groupe armé État islamique (EI). «Soit ils partent, soit ils intègrent les forces de sécurité irakiennes », une grande partie de ces miliciens étant irakiens, a précisé un haut responsable américain.
Rex Tillerson a toutefois ensuite affirmé que le premier ministre irakien contrôlait «totalement son pays».
Il a aussi appelé l’Irak et l’Arabie saoudite à renforcer encore leur «relation vitale pour la stabilité» et la « sécurité» de la région.
«Malheureusement par le passé, les Irakiens ont eu des gouvernements […] pas très amicaux à l’égard de l’Arabie saoudite», a dit pour sa part le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, saluant la nouvelle dynamique.
Face à son rival iranien, le royaume sunnite a entrepris de se rapprocher de Bagdad, après avoir longtemps eu des relations difficiles avec les gouvernements irakiens à dominante chiite et proches de Téhéran qui se sont succédé depuis 2003.
La visite de Rex Tillerson intervient moins de dix jours après la présentation par Donald Trump de sa stratégie face à l’Iran chiite, une de ses bêtes noires, accusé de «semer la mort, la destruction et le chaos».