Anne Guérette passe à l’offensive
La chef de Démocratie Québec se fait plus mordante au débat économique
Plutôt effacée pendant le premier débat électoral, la chef de Démocratie Québec, Anne Guérette, a livré une performance étonnante au deuxième débat des élections à la mairie de Québec, organisé par les milieux d’affaires.
Alors que tous appréhendaient un nouvel affrontement entre Régis Labeaume et Jean-François Gosselin, Mme Guérette en a surpris plus d’un mardi avec un propos plus clair que d’habitude et des attaques aussi mordantes qu’efficaces.
« Voter pour Régis Labeaume, c’est voter pour l’idée d’un seul homme; voter pour Jean-François Gosselin, c’est voter pour l’homme d’une seule idée», a-telle lancé à la fin du débat avant de promettre aux électeurs un « leadership innovant ».
La candidate, qui propose un projet de tramway sur l’axe le plus achalandé du Métrobus, s’est présentée comme «la seule» à avoir un véritable projet de mobilité.
À Jean-François Gosselin, qui reprochait au maire sortant, Régis Labeaume, de ne pas dévoiler son plan de transport, elle a lancé du tac au tac : «Arrêtez de poser la même question, M. Gosselin, il n’y en a pas de projet!», déclenchant une salve d’applaudissements dans la salle.
Répétant en substance son discours habituel, M. Gosselin a quant à lui cherché durant tout le débat à provoquer le maire. «Vous n’avez pas de projet, vous ne voulez pas nous dire c’est quoi votre projet», a-t-il dit avant de souligner que « beaucoup de commentateurs» trouvaient la campagne du maire sortant «un peu terne». «Avezvous encore le goût d’être maire de Québec?» a-t-il demandé.
Labeaume de glace
Sans jamais se fâcher, M. Labeaume a joué en général la carte de l’expérience et répondu à plusieurs des suggestions de ses adversaires en soulignant qu’elles «existaient déjà».
Ainsi, à M. Gosselin, qui suggérait de créer un « guichet unique » pour le recrutement des travailleurs étrangers, M. Labeaume a rétorqué que le travail était déjà fait par l’organisme Québec international.
Le maire sortant, qui est au pouvoir depuis dix ans, a toutefois été moins convaincant et plus vague lorsque ses adversaires lui ont demandé ce qu’il comptait changer ou proposer de nouveau aux électeurs.
Sur le plan économique, M. Labeaume a insisté sur le manque de main-d’oeuvre et dit vouloir multiplier les efforts de promotion de la ville dans les pays francophones.
Mme Guérette, elle, s’est engagée à positionner Québec comme un modèle mondial en matière d’environnement et d’économie durable.
Quant à M. Gosselin, il s’est présenté aux gens d’affaires d’abord comme l’un des leurs (il dirige lui-même une petite entreprise) et s’en est pris à la bureaucratie municipale. Évoquant les « 12 travaux d’Astérix », il a dénoncé la réglementation « excessive ».
«C’est rendu qu’on ne peut même pas choisir la couleur des murs », a-t-il lancé.
Le chef de Québec 21 a aussi dénoncé le fait que «toutes les décisions étaient centralisées au bureau du maire» et que les gens d’affaires avaient peur de se retrouver sur une «blacklist», point à propos duquel le principal intéressé n’a pas répliqué.