Les ingénieurs de la Ville proposent la nomination d’un « ingénieur général »
Montréal a son inspecteur général, mais elle pourrait aussi se doter d’un «ingénieur général» détenant un pouvoir d’enquête indépendant.
L’idée proposée mardi par le syndicat regroupant les ingénieurs de la ville dans le cadre de la campagne électorale a suscité l’intérêt des deux candidats à la mairie de Montréal, Denis Coderre et Valérie Plante.
Le président du Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal, André Émond, indique que l’ingénieur général pourrait effectuer des audits sur des contrats d’ingénierie afin de s’assurer de la qualité des travaux et des matériaux, de la pertinence des techniques utilisées ainsi que des coûts estimés.
Le travail de l’ingénieur général se ferait en amont des contrats, mais également en cours de chantier. L’idée est d’améliorer les pratiques à l’avenir, a expliqué André Émond : «S’il y a des problèmes flagrants qui sont constatés sur place, des modifications pourraient être apportées sans nécessairement suspendre les contrats.»
Rappelons que Montréal a déjà un inspecteur général qui s’assure de la saine gestion des contrats afin de détecter la corruption et la collusion. Quant au contrôleur général, il s’intéresse plutôt au respect des processus administratifs,
Groupe de recherche
Le syndicat propose également qu’un groupe de recherche soit mis sur pied afin de définir des méthodes permettant d’atténuer les impacts des chantiers pour les résidants, les commerçants et les automobilistes.
Ces chercheurs pourraient notamment se pencher sur les chantiers en conditions nordiques en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs, a indiqué M. Émond à titre d’exemple. Ce groupe d’experts pourrait réunir des ressources externes provenant des universités.
Le syndicat, qui entreprendra bientôt des négociations en vue du renouvellement de la convention collective, a profité de l’occasion pour rappeler l’importance de consolider l’expertise interne en ingénierie à la Ville.
L’idée a plu à Denis Coderre : «J’ai trouvé ça intéressant d’avoir une capacité de vérification en amont. Avoir des mesures qui sans alourdir [les procédures] va nous permettre d’assurer l’intégrité des travaux à accomplir. Je trouve que c’est une bonne idée. Je suis très ouvert à cette question.»
Valérie Plante aussi accueille cette suggestion favorablement. «Ça rejoint les préoccupations maintes fois exprimées par Projet Montréal depuis le début de la campagne», a-t-elle indiqué.
En début de campagne électorale, Projet Montréal s’était engagé à créer une brigade d’inspection des chantiers et à mettre sur pied une commission chargée de faire le suivi des grands projets.