Le Devoir

Parce qu’elle est une femme

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Deux événements distincts ont nourri les débats publics la semaine dernière: la vague de dénonciati­on #MoiAussi et le projet de loi no 62 sur le respect de la neutralité religieuse stipulant que tout employé de l’État doit exercer ses fonctions à visage découvert et toute personne doit recevoir un service public à visage découvert, pour des motifs de communicat­ion, d’identifica­tion ou de sécurité.

Au nom des principes de la liberté religieuse et du multicultu­ralisme, les politi- ciens de tout acabit condamnent la nouvelle loi. J’aimerais comprendre pourquoi les politicien­s — Coderre, Trudeau, Wynne, Notley et autres — mettent autant d’énergie à défendre le port de la burka et du niqab, mais si peu à défendre ce principe éminemment fondamenta­l de notre société, soit l’égalité hommes-femmes ?

Pourquoi vouloir défendre ce «droit» de se voiler le visage plutôt que dénoncer la prémisse derrière le port de la burka ou du niqab, à savoir l’obligation pour la femme se soustraire au regard de l’homme? Le port du niqab ou de la burka me heurte profondéme­nt, car il s’agit une négation de la femme, de l’humain. Elle n’existe plus, elle disparaît, annihilée par ce qui n’est pas une obligation religieuse, mais sociale.

Ce texte n’est pas une attaque contre la religion musulmane. Les femmes portant le hidjab respectent leur religion, mais nous voyons leur sourire, leur regard, leurs émotions ; elles sont élégantes, féminines, fières. Bref, elles prennent leur place comme femmes, amies, collègues et citoyennes.

En ces temps de dénonciati­on des violences faites aux femmes, je ne peux m’empêcher de réagir fortement et de faire un parallèle entre ces deux événements. Défendons haut et fort ce principe d’égalité, encore fragile en 2017. Merci au Parti libéral pour cette prise de position, imparfaite, mais courageuse.

Et à toutes les femmes qui défendent leur droit de porter le niqab ou la burka, je leur répondrai que je défends mon droit de vivre dans une société où la femme n’a pas à se cacher PARCE QU’ELLE EST UNE FEMME. #CachePasTo­nSourire Nicole Drapeau Montréal, le 23 octobre 2017

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