Le Devoir

Les ouragans n’ont pas dérouté la solide croissance américaine

- VIRGINIE MONTET

Washington — Le choc des ouragans aux États-Unis n’a pas dérouté la solide trajectoir­e de la croissance économique au troisième trimestre qui, pour la deuxième fois cette année, atteint l’objectif de 3% visé par le gouverneme­nt Trump.

De juillet à septembre, l’expansion du PIB des États-Unis s’est établie à 3% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnièr­es, après 3,1 % au deuxième trimestre et seulement 1,2 % au premier. C’est bien au-dessus des prévisions des analystes, qui tablaient sur un tassement de la croissance à 2,4% du fait de l’impact des ouragans Harvey et Irma dans le sud du pays à la fin de l’été.

Ces deux trimestres de suite à la barre des 3% constituen­t «les deux meilleurs trimestres coup sur coup depuis 2014», a salué l’économiste de FTN Financial Chris Low. « Cela va réjouir la Maison-Blanche et démontre que les ouragans n’ont eu finalement qu’un impact limité sur l’économie », a affirmé pour sa part Paul Ashworth, de Capital Economics.

La bonne surprise de cette première estimation, qui fera l’objet d’au moins deux révisions, est que la consommati­on des ménages, même si elle a faibli, est restée relativeme­nt solide à 2,4%, contre 3,3%. Les analystes s’attendaien­t au contraire à un affaisseme­nt plus prononcé des dépenses des consommate­urs à la suite des dévastatio­ns provoquées par les ouragans en Louisiane, au Texas et en Floride.

Porto Rico, qui est un territoire associé et non un État et qui a été dévasté par l’ouragan Maria, n’est pas inclus dans ces comptes.

La consommati­on, locomotive traditionn­elle de la première économie mondiale, a fait gagner au troisième trimestre 1,6 point de croissance, moins qu’au deuxième trimestre mais mieux qu’au premier. L’expansion a été aussi nettement tirée par la reconstitu­tion des stocks des entreprise­s, qui ont compté pour 0,73 point de croissance. Sans compter cette évolution des stocks, la progressio­n des ventes finales — un chiffre que beaucoup considèren­t comme une image plus fidèle de la santé du PIB — a ralenti à 2,3 % au lieu de 3 % le trimestre d’avant, montrant que les ouragans ont tout de même pesé sur la consommati­on.

Sur les quatre derniers trimestres, la croissance américaine s’établit à 2,3%, le rythme le plus rapide depuis deux ans. Les prévisions de la Réserve fédérale pour 2017 sont de 2,4% et de 2,2% pour le FMI. Les bons chiffres de l’activité du 3e trimestre devraient persuader un peu plus la banque centrale, qui tient une réunion monétaire mardi et mercredi sans décision attendue, qu’une hausse des taux d’intérêt est opportune en décembre.

Le gouverneme­nt Trump, qui fonde sa politique économique sur des projets de réductions d’impôt notamment pour les entreprise­s et de vastes mesures de dérégulati­on, affirme qu’elle peut faire accélérer l’expansion au-dessus de 3% durablemen­t. Depuis la crise financière de 2008-2009 et la récession qui s’en est suivie, la croissance des États-Unis n’a pas dépassé en moyenne 2 % annuels.

 ?? SPENCER PLATT GETTY IMAGES AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Les analystes tablaient sur un tassement de la croissance à 2,4% du fait de l’impact des ouragans Harvey et Irma dans le sud du pays à la fin de l’été.
SPENCER PLATT GETTY IMAGES AGENCE FRANCE-PRESSE Les analystes tablaient sur un tassement de la croissance à 2,4% du fait de l’impact des ouragans Harvey et Irma dans le sud du pays à la fin de l’été.

Newspapers in French

Newspapers from Canada