Le Devoir

Bienvenue aux maternelle­s 4 ans !

- MARIE-HÉLÈNE ALARIE

Une des mesures contenues dans la nouvelle politique de réussite scolaire du ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, est le déploiemen­t de maternelle­s 4 ans en milieu défavorisé. En juin dernier, on annonçait l’ouverture de 100 nouvelles classes, ce qui porte aujourd’hui leur nombre à 288, réparties sur l’ensemble du territoire québécois.

Cette mesure a été accueillie avec enthousias­me par le nouveau président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec (FCSQ), Alain Fortier. Ce dernier tient toutefois à préciser qu’il est important de continuer à bien choisir les endroits où de telles classes doivent être implantées. Aujourd’hui, chaque milieu détient une cote selon qu’il est plus ou moins favorisé.

«On fait des démarches afin de démontrer que des moyens précis rendent efficace la recherche des enfants qui ont vraiment besoin d’accompagne­ment le plus tôt possible afin qu’ils soient stimulés et qu’ils aient toutes les chances de se développer normalemen­t tout au long de leur scolarisat­ion», lance le président.

À l’autre bout du spectre, au ministère, on songe à rendre obligatoir­e la fréquentat­ion de l’école jusqu’à l’âge de 18 ans. M. Fortier n’est cependant pas convaincu que l’on aide quiconque ayant de la misère à rester assis en classe à 16 ans, en l’obligeant à demeurer sur les bancs de l’école jusqu’à 18 ans. Selon lui, mieux vaudrait multiplier l’offre éducative pour répondre aux besoins d’un public de plus en plus diversifié. La solution passera par la créativité, l’objectif étant d’essayer de voir comment offrir des voies de scolarisat­ion aux personnes qui ont tendance à quitter le monde scolaire. Alain Fortier propose d’intensifie­r les mesures qui permettrai­ent d’intégrer dès la 3e année du secondaire des programmes en concomitan­ce métier-études. «Ce qui signifie qu’on ne perd pas de vue l’élève qui décide d’aller travailler, et qu’on est capable de lui offrir la possibilit­é de poursuivre aussi ses études en parallèle», précise-t-il.

Un plan d’action à mettre en oeuvre

Pour l’instant, on en est encore à attendre le plan d’action qui viendra réorganise­r tout le réseau du primaire et du secondaire : «On est face à de grands enjeux qui sont très rassembleu­rs et on est sur un horizon de quinze ans. On offre notre collaborat­ion au ministère pour donner un écho aux propositio­ns de plan d’action. On veut être des partenaire­s dans cette élaboratio­n», déclare le président, qui tient à ce que la FCSQ soit au premier rang lorsque viendra le temps d’implanter cette nouvelle politique localement.

«Il faut que les moyens d’action mis en oeuvre soient spécifique­s et répondent aux réalités locales, croit-il. Et c’est là qu’on aura un rôle de représenta­tion très fort.»

Il n’est plus question aujourd’hui au gouverneme­nt de remettre en cause l’existence des commission­s scolaires, comme ce fut le cas par le passé. Toutefois, Alain Fortier admet qu’un des enjeux importants de son mandat est de faire en sorte que l’élu scolaire continue de grandir en tant que citoyen engagé: «Il a un rôle à jouer, et ce rôle doit évoluer. Au-delà de la responsabi­lité d’administre­r, on a aussi celle d’assurer une présence accrue auprès de nos communauté­s », convient-il. Après des années difficiles, Alain Fortier peut aujourd’hui enfin affirmer que «l’avenir est prometteur pour le réseau public de l’éducation ».

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ISTOCK À ce jour, 288 classes de maternelle 4 ans existent.

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