Le Devoir

Lewis Hamilton champion malgré tout

- SEPTIME MEUNIER à Mexico

Lewis Hamilton s’est fait des frayeurs mais il a décroché dimanche un quatrième titre en Formule 1 malgré une 9e place au Grand Prix du Mexique, remporté par Max Verstappen, son rival allemand Sebastian Vettel ne terminant dans le même temps qu’en 4e position.

Visiblemen­t ému, il a pour une fois fendu l’armure en conférence de presse.

«Quand en grandissan­t à Stevenage je rêvais de F1, je n’aurais jamais rêvé atteindre un jour ce niveau», a confié celui qui a débuté dans la catégorie reine en 2007.

«De me dire que dans le futur des enfants connaîtron­t le nom Hamilton grâce à ce que j’ai accompli, cela me touche profondéme­nt », a ajouté l’ancien pilote de McLaren.

Très attaché à l’histoire de son sport, le Britanniqu­e de 32 ans rejoint au palmarès de la F1 Vettel et le Français Alain Prost, et n’est plus devancé que par l’Allemand Michael Schumacher (7 titres) et l’Argentin Juan Manuel Fangio (5 couronnes).

«Cela ne semble pas réel», at-il expliqué à l’arrivée avant de rejoindre son stand, drapeau britanniqu­e sur le dos, poursuivi par quelques sympathiqu­es fans mexicains.

« Merci à mon équipe qui a été incroyable depuis cinq ans, je suis fier d’en faire partie», a salué Hamilton, arrivé à Mexico avec 66 points d’avance, et qui n’avait besoin que d’une cinquième place dans le pire des cas pour lui, à savoir une victoire de Vettel.

Course folle

On s’attendait donc à un sacre ronronnant, sur la foi des statistiqu­es, mais à la place on a eu droit à une course palpitante, remportée par le Néerlandai­s Max Verstappen (Red Bull), et marquée par un départ de folie.

Roues contre roues dans la longue ligne droite des stands, Verstappen, Vettel et Hamilton se sont ensuite engagés dans cet ordre dans les premiers virages.

Mais Vettel, parti en pole, a compliqué la situation en touchant successive­ment Verstappen et Hamilton dans les deux premiers virages.

L’Allemand a été contraint de changer son aileron avant, alors que le Britanniqu­e, souffrant d’une crevaison du pneu arrière droit, a échappé de peu à l’abandon en revenant prudemment à son garage une dizaine de secondes plus tard.

«Je ne sais pas ce qu’il s’est passé au départ, mais je n’ai pas baissé les bras», a expliqué le pilote Mercedes.

L’équation était alors simple, en forme de course contre la montre : Vettel devait finir dans les deux premiers pour conserver une chance et, dans ce cas de figure, Hamilton devait donc au moins remonter en 5e position pour être titré.

Contraint de prendre tous les risques, le pilote Ferrari doublait le peloton à toute vitesse quand Hamilton, dont la monoplace portait les stigmates du choc initial, se montrait plus prudent.

À dix tours de l’arrivée, Vettel était 4e, à 50 secondes du 2e, le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes), tandis que son rival n’occupait que le 10e rang.

« Mamma Mia, c’est trop ! », s’est alors exclamé l’Allemand à la radio, faisant une croix sur le titre.

En compétiteu­r absolu, Hamilton avait affirmé viser la victoire lors des trois dernières courses.

Auteur d’une belle passe d’arme dans les derniers tours avec l’Espagnol Fernando Alonso (McLaren-Honda), il se contentera sans doute au vu des circonstan­ces de cette 9e place pour savourer cette quatrième couronne (2008, 2014, 2015 et 2017).

Et il ne pouvait rêver d’un plus bel écrin pour accueillir ce troisième sacre avec Mercedes.

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