Je refuse
Lors d’une conférence tenue à Montréal, il y a quelques années déjà, j’avais remarqué deux femmes, lors d’une pause-café, couvertes de noir de la tête aux pieds (le niqab), ne laissant paraître qu’une mince ouverture pour les yeux. Elles étaient comme deux fantômes, isolées au milieu d’un groupe de participants, dans un contexte d’échanges informels. Puisque les débats s’éternisent, au Québec, sur un enjeu pourtant simple à comprendre et à régler, permettez-moi de m’exprimer et d’inciter la majorité de mes concitoyens québécois et canadiens à en faire autant, haut et fort. N’attendez pas que le gouvernement du Québec ou les partis d’opposition le fassent pour vous. Ils sont trop préoccupés par le clientélisme. N’attendez pas que notre société se divise davantage ou se radicalise, au détriment du «vivre-ensem- ble» et de notre ouverture à l’immigration et à la liberté de religion. Il est inacceptable, dans une société moderne, de tolérer que quiconque se cache systématiquement le visage, où que ce soit dans l’espace public (école, garderie, hôpital, gouvernement, métro, parc, etc.), la seule exception pour s’emmurer et se couper virtuellement du monde étant l’espace privé. C’est clair, simple à légiférer et à mettre en oeuvre. Exit la «loi 62» alambiquée d’accommodements raisonnables. Des amendes progressives s’appliqueraient aux délinquants. Ils sont actuellement peu nombreux. C’est le bon moment pour régler le problème. Il n’y a qu’à suivre l’exemple de pays civilisés, démocratiques et très tolérants à l’immigration et à la diversité religieuse, tels que la France. Les Français ont réussi, nous le pouvons aussi. Et passons à autre chose. Et si le gouvernement canadien veut nous imposer la Charte canadienne des droits et libertés, il suffit de recourir à la disposition de dérogation. Je refuse de vivre dans une société où des gens se cacheront systématiquement le visage. Quant aux signes religieux ostentatoires, il suffit de les interdire clairement aux personnes en autorité parce qu’ils sont, tout simplement, intolérables dans des fonctions où la neutralité religieuse, au moins en apparence, doit être de rigueur. C’est, encore, tout simple pour légiférer et à mettre en application. Serge Bourassa La Prairie, le 29 octobre 2017