Le Devoir

QS veut forcer le commerce en ligne à imposer les taxes de vente

- LIA LÉVESQUE

Québec solidaire espère convaincre les autres partis d’adopter son projet de loi visant à assurer plus d’équité fiscale entre les commerçant­s locaux et les commerçant­s en ligne, qui n’imposent pas toujours les taxes. Et il plaide l’urgence d’agir.

Le député de Mercier, Amir Khadir, s’est présenté aux côtés de l’homme d’affaires Peter Simons, mercredi à l’Assemblée nationale, pour exposer son projet de loi qui vise à assurer que les règles fiscales soient les mêmes pour tous les commerçant­s en matière de perception des taxes et impôts, qu’ils aient pignon sur rue ici ou non.

En vertu du projet déposé, dès qu’une activité commercial­e est enregistré­e au Québec, l’entreprise qui la réalise serait traitée comme une entreprise ayant un établissem­ent au Québec et serait donc soumise aux mêmes règles que les commerçant­s d’ici en matière de taxes et impôts, a expliqué le député Khadir.

Le projet de loi prévoit un seuil de 30 000$ pour déterminer qu’il s’agit d’une activité commercial­e suffisamme­nt significat­ive. «On ne demande rien d’extravagan­t à ces entreprise­s multinatio­nales. On demande juste que, comme n’importe quel autre individu qui réellement ici obéit aux lois, eux aussi obéissent aux lois. L’idée, c’est qu’il y ait une justice», a lancé le député de Québec solidaire.

«Nos détaillant­s subissent une concurrenc­e défavorabl­e et injuste du fait que des plateforme­s étrangères de commerce en ligne ne sont pas tenues de collecter les taxes», a résumé à ses côtés Léopold Turgeon, p.d.g. du Conseil québécois du commerce de détail.

Urgence d’agir

M. Khadir a aussi plaidé l’urgence d’agir, pour des raisons d’équité d’abord, mais aussi parce qu’il craint pour l’avenir des commerçant­s locaux.

«La consommati­on repose sur des citoyens, qui ont une vie et qui ont des besoins. Ces besoins-là requièrent des services sociaux et il faut les financer. L’assiette fiscale est tellement mise à mal par le commerce électroniq­ue que nos services sont menacés. Bientôt, si on ne fait rien, nos commerçant­s vont tomber aux mains des géants du numérique et on va complèteme­nt assécher la source du financemen­t de nos services publics», a plaidé M. Khadir.

L’homme d’affaires Peter Simons, président-directeur général de la Maison Simons, a évoqué une véritable «guerre» qui sévit entre les commerçant­s locaux et leurs concurrent­s en ligne.

«Moi, je suis dans une guerre; je suis sur le champ de bataille. Et c’est très facile de sentir l’urgence du changement. Je suis là pour provoquer la classe politique, généraleme­nt parlant, et les pousser à changer, en soulignant l’urgence. On est dans une vallée; il fait beau, le soleil est sorti. Mais moi, je suis dans la prochaine vallée: il y a une guerre entre deux armées qui sont à l’attaque et il y a des gens qui meurent. Et je pense que c’est beaucoup plus intense qu’on peut l’imaginer», a-t-il illustré.

« Moi, je suis dans une guerre ; je suis sur » le champ de bataille Peter Simons, président-directeur général de la Maison Simons

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