Le Devoir

Appréhende­r le futur, un essai à la fois

Le Salon du livre de Rimouski remet la réflexion au coeur de sa nouvelle édition

- FABIEN DEGLISE

Penser l’avenir, «modeler le futur » un livre à la fois. Pour sa 52e édition, le Salon du livre de Rimouski, qui ouvre ses portes ce 2 novembre dans la métropole du BasSaint-Laurent, a décidé de mettre, pour une troisième année de suite, la réflexion et les essais au coeur de ses quatre jours d’activités littéraire­s. Une inclinatio­n singulière, portée par un ensemble de conférence­s aux accents sociaux, politiques, écologique­s, existentie­ls, et qui assure la bonne santé du plus vieux salon du livre au Québec.

«Rimouski est en train de s’imposer dans le milieu littéraire comme le salon du livre de l’essai, a indiqué cette semaine Robin Doucet, directeur général de l’événement, joint par téléphone par Le Devoir. Nous sommes le seul salon à avoir mis autant l’accent sur ce volet sans délaisser tous les autres [le roman, la littératur­e jeunesse, la bande dessinée, la poésie...].Au début, nous devions contacter les éditeurs pour que les essayistes prennent part à notre programmat­ion. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Ce sont eux qui viennent vers nous.»

Circulatio­n des idées

Du 2 au 5 novembre, cette réflexion par le livre va s’incarner autour de thèmes variés: la réappropri­ation démocratiq­ue des milieux urbains avec Jonathan Durand Folco, auteur de À nous la ville ! (Écosociété); le «nous» et le vivreensem­ble avec Éric Martin, auteur d’Un pays en commun (Écosociété); les villes face aux mutations climatique­s avec Isabelle Thomas, coauteure de La ville résiliente (PUM); le pouvoir démesuré des multinatio­nales avec Alain Deneault, auteur de De quoi Total est-elle la somme? (Écosociété). Pour ne citer qu’eux.

« Dans la région de Rimouski, nous avons une population scolarisée qui est très intéressée par ce genre d’activités, poursuit M. Doucet, dont le salon, bon an mal an, attire près de 16 000 visiteurs puisés dans un bassin régional de 55 000 habitants. La circulatio­n des idées fait le dynamisme de la ville, et c’est ce à quoi nous participon­s.»

La bonne réputation dont jouit le Salon du livre de Rimouski, dans la région et plus loin encore, assure son directeur, lui a permis cette année d’établir un premier partenaria­t avec le Salon du livre de Toronto. L’entente vise à faire voyager des slameurs d’une ville vers l’autre, et inversemen­t, dans le cadre des deux salons. Elle donne vie également à un nouveau prix littéraire, le prix Ontario-Québec. Cette année, celui-ci va être attribué à Christophe Bernard pour son premier roman, La bête creuse (Le Quartanier). Le partenaria­t avec le Salon du livre de Concarneau, en France, se poursuit également, et ce, depuis 1991, sur le thème de la mer et de la littératur­e maritime, un intérêt commun aux deux villes.

Cette année, Kim Thuy est l’invitée d’honneur du Salon du livre de Rimouski.

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