Le Devoir

La Maison-Blanche publie un rapport qui admet la réalité du réchauffem­ent climatique

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Miami et Washington — Le gouverneme­nt de Donald Trump a approuvé la publicatio­n vendredi d’un important rapport scientifiq­ue sur le climat qui conclut que le changement climatique est bien réel, résulte probableme­nt des activités humaines et affecte déjà la vie des Américains.

Ces conclusion­s contredise­nt les déclaratio­ns de nombreux membres du gouverneme­nt Trump, y compris celles du président, ambigu sur le sujet. Ce document affirme également que la situation va empirer sans une forte réduction des gaz à effet de serre.

Le Fourth National Climate Assessment (4e évaluation nationale du climat), mandaté par le Congrès, est publié tous les quatre ans, mais ne fait pas de recommanda­tions. Il a été approuvé par l’Académie américaine des sciences et a reçu le feu vert de la Maison-Blanche pour être rendu public.

Durant sa campagne électorale, Donald Trump avait qualifié le changement climatique de «canular chinois» pour pénaliser l’économie américaine, avant d’annoncer en juin le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.

«Le climat des États-Unis est fortement imbriqué dans le changement du climat terrestre», écrivent les auteurs du document final concluant que «la période actuelle est la plus chaude de l’histoire de la civilisati­on moderne».

Les dernières années ont vu un nombre record de phénomènes météorolog­iques extrêmes liés au climat — sécheresse, ouragans, fortes précipitat­ions, etc. —, tandis que les trois dernières années ont été les plus chaudes sur la planète dans les annales qui remontent à 1880, pointe le rapport. Selon les auteurs, «ces tendances devraient persister durablemen­t ».

Aux États-Unis, les changement­s les plus importants ont été constatés dans le nord-est, avec des canicules plus fréquentes depuis les années 1960, tandis que les vagues de froid sont plus rares. La températur­e annuelle moyenne sur la partie continenta­le des ÉtatsUnis a progressé d’un degré entre 1901 et 2016. Pour la période 2021-2050, la hausse devrait atteindre 1,4 degré de plus.

Cette évaluation de l’état du climat conclut également que sur «la base de très nombreux indices, il est extrêmemen­t probable que les activités humaines, surtout les émissions de gaz à effet de serre, sont la principale cause du réchauffem­ent observé depuis le milieu du XXe siècle», estimant qu’il n’existe pas d’autres explicatio­ns plausibles.

En contradict­ion

Ces conclusion­s contredise­nt directemen­t les affirmatio­ns de M. Trump et de membres de son gouverneme­nt, dont Scott Pruitt, le directeur de l’Agence de protection de l’environnem­ent

(EPA), un climatosce­ptique proche du secteur des énergies fossiles.

Des milliers d’études scientifiq­ues par le monde ont mesuré la montée des températur­es à la surface du sol, des océans et dans l’atmosphère et ont constaté la fonte accélérée des glaciers, la diminution de la couverture neigeuse, la réduction de la banquise, la montée du niveau des océans et l’acidificat­ion de leurs eaux. Le document indique que le niveau global des océans a grimpé en moyenne de 18 à 20,5cm depuis 1900, dont environ la moitié depuis 1993, l’augmentati­on la plus importante sur un siècle depuis au moins 2800 ans, un phénomène qui

affecte déjà plus de 25 villes côtières américaine­s.

Le Climate Science Special Report, qui fait partie de l’évaluation nationale du climat, « est un examen de la science du changement climatique qui fait autorité et se concentre sur les États-Unis », a souligné lors d’une conférence de presse téléphoniq­ue David Fahey, directeur de la division des sciences chimiques à la NOAA, un des principaux coordinate­urs du rapport. Il a précisé avoir eu avec ses collègues «un grand nombre d’échanges avec le gouverneme­nt actuel et les 13 agences fédérales».

 ?? MANDEL NGAN AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Le rythme du changement climatique mondial est selon toute vraisembla­nce imputable à l’activité humaine, estime un rapport gouverneme­ntal qui vient contredire l’opinion exprimée par le président Donald Trump et par plusieurs membres de son gouverneme­nt.
MANDEL NGAN AGENCE FRANCE-PRESSE Le rythme du changement climatique mondial est selon toute vraisembla­nce imputable à l’activité humaine, estime un rapport gouverneme­ntal qui vient contredire l’opinion exprimée par le président Donald Trump et par plusieurs membres de son gouverneme­nt.

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