Le Devoir

Le SPVM ferme sa ligne téléphoniq­ue de dénonciati­on des agressions sexuelles

- AMÉLI PINEDA

Après avoir reçu 463 appels en 19 jours, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a fermé lundi sa ligne téléphoniq­ue de dénonciati­ons d’agressions sexuelles.

«Le nombre d’appels a connu une importante baisse depuis la dernière semaine, mais on veut dire aux victimes que c’est important de dénoncer et qu’elles peuvent le faire en appelant au 911 ou en se rendant dans un poste de quartier», explique Vincent Rozon, commandant à la section des crimes majeurs du SPVM

Cette ligne spéciale a été lancée dans la foulée des allégation­s de nature sexuelle visant des personnali­tés publiques québécoise­s, dont l’animateur Éric Salvail et le grand patron du Groupe Juste pour Rire, Gilbert Rozon.

La vague qu’a connue le Québec est sans précédent souligne le commandant. Dans les premiers jours de sa mise en place, 114 appels par jour ont été enregistré­s. La semaine dernière, on en dénombrait en moyenne 5 par jour.

«On avait vu des mouvements de dénonciati­on à la suite de la sortie de Nathalie Simard en 2005 et lors de l’affaire Jian Ghomeshi en 2014, mais rien de comparable à la situation que vit actuelleme­nt le Québec», indique le commandant Vincent Rozon.

Ouvertures de dossiers

Les enquêteurs affectés à la ligne téléphoniq­ue ont répondu à un total de 463 appels, du 19 octobre au 6 novembre 2017. De ce nombre, 98 appels ont abouti à des ouvertures de dossiers d’agressions sexuelles.

Les policiers se concentrer­ont désormais sur chacune des enquêtes. L’équipe de 33 enquêteurs de la division des agressions sexuelles continuera à être soutenue par 17 enquêteurs provenant d’autres divisions dans les prochaines semaines.

«Après la dénonciati­on, les enquêteurs doivent évaluer le dossier. Ensuite, ils rencontren­t la victime dont la déclaratio­n sera filmée. Les enquêteurs réévaluent le dossier puis le soumettent au procureur du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales qui organise à son tour une rencontre avec la victime. Ensuite, le procureur de la Couronne analyse le dossier et une rencontre a lieu entre lui, l’enquêteur et la victime pour indiquer si des accusation­s seront portées», explique le commandant Rozon.

Il mentionne que la plupart des plaintes reçues dans les derniers jours concernent des événements survenus dans le passé. Impossible donc de dire quel est le délai moyen entre le traitement d’une plainte et le dépôt d’éventuelle­s accusation­s.

« Lorsque l’événement remonte à plusieurs années, il est plus complexe pour les enquêteurs, parce que si par exemple la personne à laquelle la victime s’est confiée est une amie de son école secondaire qu’elle a perdue de vue, les enquêteurs devront la retrouver », dit-il.

Il affirme que les dossiers dont les preuves doivent être recueillie­s rapidement sont traités en priorité.

Parmi les autres appels reçus, 34 ont été transmis à d’autres services policiers, 10 étaient liés à des agressions sexuelles non liées à des infraction­s criminelle­s et 295 concernaie­nt des informatio­ns non criminelle­s.

Newspapers in French

Newspapers from Canada