Équipe Coderre a mené une campagne désastreuse, estime un élu
Trois jours après sa défaite, Denis Coderre s’adressera aux médias mercredi pour faire le point sur sa défaite de dimanche à la mairie de Montréal. De l’aveu même de Lionel Perez, réélu dans Côte-des-Neiges–NotreDame-de Grâce avec l’Équipe Denis Coderre, la campagne du parti du maire sortant a été catastrophique.
«Équipe Denis Coderre a mené une campagne désastreuse », estime Lionel Perez dans un message publié sur Facebook mardi. L’ex-membre du comité exécutif de l’administration Coderre y décrit les erreurs stratégiques commises par l’équipe de campagne du maire sortant.
«Notre plateforme n’était pas inspirante et elle nous a contraints à répéter ce que nous avions déjà réalisé ou annoncé. Nous n’avons pas présenté une vision qui aurait permis de rêver à un avenir meilleur », écrit Lionel Perez.
Selon lui, le parti a fait l’erreur de croire que le « bilan incroyable » de l’équipe serait suffisant pour remporter les élections.
L’organisation de la campagne comportait aussi de sérieuses lacunes, estime-t-il. À trois jours du déclenchement de la campagne, l’équipe n’avait toujours pas de directeur des communications ou d’attaché de presse.
«Dans les deux cas, ils provenaient du cabinet du maire. Vous ne pouvez pas mener une campagne avec des gens qui sautent à bord à la dernière minute. Vous avez besoin de planification et d’une structure efficace, mais nous n’avons rien eu de tout ça», indique Lionel Perez.
Le mécontentement des Montréalais
À l’opposé, Projet Montréal a mené une «excellente campagne », concède l’élu. «Le parti a su remédier au manque de notoriété de la chef et créer un buzz. Il a choisi quelques enjeux clés […] et martelé le message, même si je suis en désaccord avec plusieurs de ces affirmations.»
Lionel Perez estime que l’équipe de Valérie Plante a fait de l’élection un «référendum» sur la personnalité de Denis Coderre. Et les médias se sont fait un plaisir d’entrer dans le jeu.
L’Équipe Denis Coderre a également sous-estimé le mécontentement des Montréalais à l’égard des chantiers, du règlement anti-pitbull et de la Formule E.
Par l’entremise des médias, ces enjeux ont formé un «tsunami incontrôlable », devenant des symboles de l’arrogance alléguée du maire au détriment de sa détermination à améliorer le sort de Montréal. En revanche, les meilleurs coups de l’administration Coderre, comme la Loi sur le statut de métropole, n’ont jamais pu être mis en valeur.
«Ironiquement, les gains obtenus par Denis Coderre aideront Projet Montréal à réaliser ses promesses, conclut-il. Nous devons respecter la décision des électeurs. […] Le temps nous dira s’ils ont eu raison. »