Le Devoir

Valérie Plante, une fée à l’hôtel de ville

-

En cette soirée du 5 novembre, je suis heureux. J’aime cette fille pour qui j’ai voté. J’aime la voir sauter partout. J’aime son sourire. J’aime sa façon d’envoyer la main à la foule. J’aime sa manière de passer à la tivi. J’aime la voir rire. Alors je ris avec elle. Je hurle dans mon salon tellement je suis content. Et puis je me dis: non. Ce n’est pas ça la politique. La politique, c’est pour les mononcles et les matantes. Les monsieurs sérieux. Les madames sérieuses. Aussi sérieuses que les monsieurs sérieux.

Ce soir d’élection, je suis heureux. J’ai une nouvelle image de la politique devant moi. On sait que les images en politique sont précieuses de nos jours. Je vois une jeune femme dans la quarantain­e. Qui se fout de ses boucles d’oreilles. Qui saute partout. Qui ne cache pas ses émotions. Je suis émerveillé par ce qui se passe comme si j’assistais à un conte de fées. Et cette dame est sans doute une fée. Mais je sais qu’avec Projet Montréal, on est loin du conte de fées. Ce sont des gens pratiques. Concrets. Peut-être est-ce un rêve ? Mais non, je me pince. Ce n’est pas un rêve. C’est bien elle qui sera notre mairesse.

Et puis je me dis que ce rêve ne durera pas. Comme tous les rêves en politique. Mais ce n’est pas grave. C’est important en politique de pouvoir rêver. Ça n’arrive pas souvent… Ça fait du bien…

Louis-Dominique Lavigne, codirecteu­r artistique du Théâtre de Quartier Le 6 novembre 2017

Newspapers in French

Newspapers from Canada