Une action collective sera déposée contre Hydro-Québec pour ses « trop-perçus »
La société d’État avait confirmé un écart de 1,4 milliard de dollars entre ses besoins et ses revenus depuis 2008
Une demande d’action collective sera déposée contre Hydro-Québec pour exiger un remboursement des « trop-perçus» qui avaient permis au gouvernement d’équilibrer plus rapidement ses finances.
La Coalition peuple allumé a recruté à cet effet près de 30 500 participants sur la plateforme d’action citoyenne Weroes.
En avril dernier, le même regroupement avait symboliquement mis en demeure le premier ministre Couillard pour exiger des éclaircissements quant au remboursement des abonnés, quelques jours après que le gouvernement eut reconnu avoir profité des trop-perçus pour combler son déficit.
Le ministre des Ressources naturelles de l’époque, Pierre Arcand, avait annoncé que l’atteinte de l’équilibre budgétaire marquait la fin de cette pratique.
Hydro-Québec avait confirmé un écart de 1,4 milliard de dollars entre ses besoins et ses revenus depuis 2008. Son porteparole, Louis-Olivier Batty, avait toutefois tenu à souligner que ce chiffre représente «moins que 1% sur nos prévisions budgétaires ». Il avait nié toute surfacturation et expliqué l’écart par des gains d’efficience.
Le ministre Arcand avait écarté d’ailleurs la possibilité de rembourser les abonnés, promettant plutôt des hausses minimales des tarifs d’électricité.
En août dernier, Hydro-Québec a demandé à la Régie de l’énergie de lui permettre d’augmenter ses tarifs résidentiels de 1,1%. La Régie devrait rendre sa décision vers le début du mois de mars.
Pour l’année qui tire à sa fin, elle avait donné le feu vert à une augmentation de 0,7 % des tarifs résidentiels, égale à celle de 2016, alors qu’Hydro souhaitait une hausse de 1,6 %.
La Coalition peuple allumé, qui tenait un point de presse mercredi, réclame un remboursement rétroactif pour les tropperçus accumulés de 2008 à 2013, qui représentent selon elle une ristourne de 365$ par abonné ou une baisse de tarifs de plus de 10%.
Mercredi matin, l’actuel ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, a déclaré qu’il serait « étonnant » qu’une surfacturation soit démontrée.
Il a rappelé que les sommes facturées par la société d’État dépendent des décisions prises par la Régie de l’énergie, selon les prévisions d’Hydro-Québec sur sa demande de consommation.