Les services aux citoyens ne sont pas touchés, assure Valérie Plante
Pour Valérie Plante, le trou de 358 millions découvert dans les projections budgétaires pour 2018 est une « surprise » dont elle se serait bien passée à son arrivée au pouvoir.
Le nouveau chef de l’opposition par intérim, Lionel Perez, voit plutôt dans l’indignation de la mairesse un «vieux truc» maintes fois utilisé dans le passé par différents gouvernements pour se soustraire à ses engagements. Mme Plante promet néanmoins que son équipe trouvera une solution et que les services aux citoyens ne seront pas touchés.
Valérie Plante a indiqué avoir appris l’existence de ce manque à gagner lors d’une rencontre avec le directeur général Alain Marcoux mardi.
«Ce n’est pas ce que je souhaitais découvrir en prenant la tête de la Ville de Montréal. Un trou de 358 millions de dollars, c’est énorme, a commenté Mme Plante jeudi. C’est difficile comme début de mandat. »
« On ne va pas augmenter les taxes au-dessus du niveau de l’inflation, a-t-elle promis. On va trouver une solution. On est une administration responsable.Nous ne toucherons pas aux services aux citoyens.»
Ce manque à gagner serait attribuable en partie au coût plus élevé que prévu des régimes de retraite, a-t-elle fait savoir.
Le futur président du comité exécutif, Benoit Dorais, a rencontré
jeudi le comité du budget afin de voir comment l’administration pourra combler cet écart budgétaire.
Valérie Plante estime que plusieurs promesses pourront être respectées, comme celles touchant la transparence, la reddition de comptes et le transport.
Budget préliminaire
Le chef de l’opposition par intérim, Lionel Perez, estime que Projet Montréal a recours à une vieille stratégie qui a aussi cours au fédéral et au provincial.
«On parle d’un budget préliminaire pour 2018», a expliqué M. Perez. À cette étape, dit-il, chaque service de la Ville formule ses demandes.
Par la suite, un arbitrage doit être fait par le directeur général et par le président du comité exécutif. Les choix mènent ensuite à la présentation d’un budget équilibré.
«On voit déjà Projet Montréal essayer de se dédouaner de ses responsabilités et de ses engagements électoraux, avance M. Perez. C’est un vieux truc. Lorsqu’il y a une nouvelle administration, les élus arrivent en disant qu’il y a un grand manque à gagner et que ce sera difficile.»
Lionel Perez soutient qu’un tel exercice se répète chaque année. Il n’a cependant pas été en mesure de préciser l’écart observé lors des exercices précédents. « Gouverner, c’est assumer et prendre des décisions. Ils auront des choix à faire.»
Il fait d’ailleurs remarquer que, si l’administration Coderre avait été reportée au pouvoir, elle aurait aussi dû faire des choix.
« Et on les aurait faits sans augmenter les taxes des contribuables», affirme-t-il. Lionel Perez, qui était membre du comité exécutif sous l’administration Coderre, ignorait l’ampleur de l’écart budgétaire en campagne électorale car, dit-il, le processus n’était pas encore rendu à l’étape de l’arbitrage.
Richard Bergeron
Valérie Plante a par ailleurs dit que, dans l’immédiat, elle n’avait pas de place dans son parti pour Richard Bergeron, qui souhaite travailler avec Projet Montréal après sa défaite de dimanche.
«Pas en ce moment. Mais qui sait? Moi, j’ai toujours dit que j’aime m’entourer des personnes qui peuvent relancer la Ville», a expliqué Mme Plante, très prise par la composition de son comité exécutif. «M. Bergeron n’est pas dans le haut de ma liste de priorités.»
Rappelons qu’en campagne électorale, M. Bergeron, alors candidat pour l’Équipe Coderre, avait durement critiqué Projet Montréal. Défait dimanche, il souhaite maintenant revenir au parti qu’il a fondé.