Le rachat de la part de la CDPQ toujours sur la table
Le rachat de la participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans Québecor Média figure toujours dans les priorités de Québecor, qui se garde de dire quand une transaction pourrait être conclue.
En discutant des résultats du troisième trimestre au cours d’une conférence téléphonique jeudi, la direction du conglomérat a fait preuve de retenue lorsqu’elle a été interrogée par les analystes financiers sur ce dossier. Ceux-ci désiraient en savoir davantage sur les intentions de Québecor, qui depuis le mois de juin a notamment vendu des licences de spectre à l’extérieur du Québec pour un montant de 614 millions. «Ce que nous pouvons dire, c’est que plusieurs occasions se présentent à nous, mais nous allons nous abstenir d’en dire plus», a déclaré le président et chef de la direction de l’entreprise, Pierre Karl Péladeau, en réponse à une question.
En date du 30 septembre, Québecor avait accès à des liquidités disponibles de plus de 2 milliards, dont quelque 713 millions en espèces et quasi-espèces. Le conglomérat détient actuellement 81,5% de sa filiale en vertu de la plus récente transaction conclue avec la CDPQ en juillet, en vertu de laquelle l’entreprise a racheté des actions à des fins d’annulation pour 37,7 millions.
En 2000, la Caisse avait mis la main sur une participation de 45% de cette division en injectant 3,2 milliards pour aider Québecor à acquérir, pour 4,9 milliards, le câblodistributeur Vidéotron et la chaîne de télévision TVA, afin de contrer l’offre de Rogers Communications. Dans le cadre d’une entente conclue en 2012, la Caisse a le droit, à compter du 1er janvier 2019, de vendre ses actions restantes dans Québecor Média, notamment par un appel public à l’épargne. Sa participation dans Québecor Média est actuellement de 18,5%.
«Laissez-moi vous rappeler que la Caisse demeure notre priorité, a précisé plus tard dans la conférence téléphonique le chef de la direction financière de Québecor, Jean-François Pruneau. Dans le cadre de nos objectifs, nous voulons racheter [la participation] de la CDPQ dans Québecor Média.» Desjardins Marchés des capitaux évalue entre 1,5 milliard et 1,6 milliard la participation restante du gestionnaire de régimes de retraite dans la filiale de Québecor, a indiqué l’analyste Maher Yaghi. «Les questions sont pertinentes puisque Québecor a beaucoup de flexibilité financière, a expliqué M. Yaghi au cours d’un entretien téléphonique. Nous pensons que le rachat de la Caisse dans Québecor Média serait une transaction judicieuse.»
Sortie du rouge
Au troisième trimestre terminé le 30 septembre, Québecor a engrangé un bénéfice net de 171,9 millions, ou 1,42$ action, par rapport à une perte de 8,3 millions, ou 7¢ par action, à la même période il y a un an. Ce résultat s’explique en partie par le gain de 243,1 millions réalisé sur les ventes de licences de spectre à Shaw Communications en juillet dernier pour un montant totalisant 430 millions. Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté de Québecor s’est établi à 97,2 millions, ou 81 ¢ par action, en progression d’environ 17% par rapport au troisième trimestre de 2016. De leur côté, les revenus trimestriels ont affiché une progression de 3,6%, à 1,03 milliard.
«La performance a été stimulée par la division des médias, alors que le secteur des télécommunications a été affecté négativement par une charge non récurrente de 5,6 millions», a souligné M. Yaghi dans une note d’analyse. L’ajout de 37 000 nouveaux abonnés du côté de la téléphonie mobile et de 26 900 clients au service Internet a permis à la filiale Vidéotron de contrebalancer les pertes de 7700 clients du côté de la câblodistribution et de 15 600 abonnés au service de téléphonie résidentielle par câble.
Le conglomérat avait par ailleurs annoncé mercredi un fractionnement de ses actions de catégorie A et B. Pour chaque action, les porteurs de titres inscrits en date du 15 novembre recevront une action additionnelle.