Le Devoir

La présidente du Parlement écrouée

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Madrid — La présidente du Parlement de Catalogne, Carme Forcadell, poursuivie dans une enquête pour « rébellion » après la déclaratio­n d’indépendan­ce de son assemblée, sera écrouée jusqu’au versement d’une caution de 150 000euros, a ordonné jeudi soir un juge de la Cour suprême de Madrid.

Selon un porte-parole de ce tribunal, elle allait être placée en détention provisoire dès jeudi soir si elle n’était pas en mesure de verser immédiatem­ent la caution. Plusieurs membres du noyau dur séparatist­e sont déjà derrière les barreaux.

Le président indépendan­tiste destitué de Catalogne, Carles Puigdemont, a réagi sur Twitter en déplorant que Mme Forcadell soit contrainte de «dormir en prison pour avoir permis un débat démocratiq­ue ».

Carme Forcadell et cinq autres élus ont été entendus dans la journée. L’un a été laissé libre, le seul non indépendan­tiste, tandis que les quatre autres disposent d’une semaine pour réunir 25 000 euros et éviter la prison.

Mme Forcadell a assuré devant le juge qu’elle n’avait pas, en tant que présidente du Parlement, «la liberté d’interdire un vote», selon un porte-parole de l’élue. Elle a aussi expliqué que la déclaratio­n d’indépendan­ce était sans effets juridiques, selon des sources ayant assisté à l’interrogat­oire.

La Cour, compétente s’agissant de parlementa­ires, est saisie d’une enquête sur de possibles faits de rébellion ou de sédition, voire de malversati­ons de fonds, commis en vue de déclarer l’indépendan­ce.

Huit membres du gouverneme­nt séparatist­e destitué par Madrid de l’indépendan­tiste Carles Puigdemont sont déjà inculpés et écroués. M. Puigdemont et quatre de ses «ministres» ont fui en Belgique et sont visés par un mandat d’arrêt espagnol.

Le délit de rébellion est passible de 15 à 30 ans de prison, et celui de sédition, d’un maximum de 15 ans.

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