Maire ? Plutôt mairesse !
Je réagis à la lettre d’Armande Saint-Jean du 9 novembre intitulée «Mairesse? Plutôt maire!», dans laquelle elle demande à remplacer le terme «mairesse» par «maire». Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française privilégie pourtant «mairesse» […].
C’est une maladie au Québec. On remplace de très vieux mots comme «poétesse», «doctoresse», «chasseresse», «Suissesse» ou encore «maîtresse» (enseignante à l’école primaire) par «poète», «docteure», «chasseuse» et «institutrice». Dans le Multidictionnaire de la langue française, on peut lire la note sémantique suivante sous «poétesse» (un mot créé au XVIe siècle): «Ce nom peut avoir une connotation péjorative, un sens restrictif. On emploie plutôt le nom poète ».
Mais dans Le Petit Larousse illustré 2018, rien de tel, sinon la définition attendue : «Écrivaine qui pratique la poésie.» Si un mot féminin renferme une connotation péjorative, c’est contre la connotation qu’il faut lutter, pas contre le mot, pardi !
Pendant que des mots féminins existant depuis longtemps disparaissent du vocabulaire courant, d’autres mots sont féminisés, de manière parfois très contestable. C’est à y perdre son latin. Mme Valérie Plante, de grâce, continuez à vous faire appeler « mairesse ». Sylvio Le Blanc Montréal, le 9 novembre 2017