Des progrès importants, selon le ministre Champagne
Le ministre canadien du Commerce international a soutenu, tard vendredi, que ses homologues des pays signataires du Partenariat transpacifique (PTP) avaient accepté certaines modifications importantes et que la conclusion d’un accord pourrait être imminente.
François-Philippe Champagne a convoqué les journalistes juste avant minuit, vendredi au Vietnam, pour annoncer que les signataires du PTP avaient accepté de suspendre des clauses controversées de l’accord commercial relatives à la propriété intellectuelle — une demande maintes fois répétée par l’industrie canadienne des hautes technologies.
Le ministre a aussi soutenu que ses homologues avaient convenu d’un cadre afin de gérer la question des règles d’origine des pièces automobiles, mais aussi les façons d’inclure dans l’accord des mesures d’« exceptions culturelles ». Les parties auraient aussi accepté, selon M. Champagne, d’améliorer les dispositions sur l’environnement et seraient très proches d’une entente pour protéger davantage les droits des travailleurs.
Cette annonce est venue clore une journée marquée par des déclarations contradictoires qui ne permettaient pas de mesurer des progrès ou des échecs à la table de négociations. Des médias étrangers ont blâmé le premier ministre Justin Trudeau pour l’annulation soudaine de la rencontre prévue entre les différents chefs de gouvernement.
Les dirigeants des onze pays qui essaient de sauver le PTP après le retrait des États-Unis devaient se rencontrer en marge du forum de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Dà Nang, au Vietnam. M. Trudeau ne s’est toutefois pas présenté à la rencontre prévue avec les autres leaders. Le premier ministre japonais,
«Il y a quelques pays qui ont toujours des préoccupations importantes dont ils souhaitent discuter Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères
Shinzo Abe, président de la rencontre, avait décidé de l’annuler après un entretien de 50 minutes avec M. Trudeau.
Le premier ministre Justin Trudeau avait précédemment répété qu’il ne voulait rien précipiter et qu’un accord définitif devrait être dans l’intérêt supérieur du Canada. D’autres chefs de gouvernement ont fait part de préoccupations, ce qui a causé l’annulation des entretiens.
Le quotidien australien Sydney Morning Herald a aussitôt accusé M. Trudeau d’avoir « saboté » les négociations à la dernière minute. Le New Zealand Herald écrivait que «l’absence» de M. Trudeau retardait de manière indéfinie les négociations du PTP.
M. Champagne a expliqué en fin de soirée que le premier ministre japonais avait tout simplement annulé la rencontre multilatérale parce que son entretien avec M. Trudeau avait duré 25 minutes de plus que prévu.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, précisait aussi plus tôt vendredi que le Canada n’était pas le seul joueur à vouloir apporter des changements au PTP. «Il y a quelques pays qui ont toujours des préoccupations importantes dont ils souhaitent discuter », estimait la ministre.