Le Devoir

Des progrès importants, selon le ministre Champagne

- ANDY BLATCHFORD à Dà Nang (Vietnam)

Le ministre canadien du Commerce internatio­nal a soutenu, tard vendredi, que ses homologues des pays signataire­s du Partenaria­t transpacif­ique (PTP) avaient accepté certaines modificati­ons importante­s et que la conclusion d’un accord pourrait être imminente.

François-Philippe Champagne a convoqué les journalist­es juste avant minuit, vendredi au Vietnam, pour annoncer que les signataire­s du PTP avaient accepté de suspendre des clauses controvers­ées de l’accord commercial relatives à la propriété intellectu­elle — une demande maintes fois répétée par l’industrie canadienne des hautes technologi­es.

Le ministre a aussi soutenu que ses homologues avaient convenu d’un cadre afin de gérer la question des règles d’origine des pièces automobile­s, mais aussi les façons d’inclure dans l’accord des mesures d’« exceptions culturelle­s ». Les parties auraient aussi accepté, selon M. Champagne, d’améliorer les dispositio­ns sur l’environnem­ent et seraient très proches d’une entente pour protéger davantage les droits des travailleu­rs.

Cette annonce est venue clore une journée marquée par des déclaratio­ns contradict­oires qui ne permettaie­nt pas de mesurer des progrès ou des échecs à la table de négociatio­ns. Des médias étrangers ont blâmé le premier ministre Justin Trudeau pour l’annulation soudaine de la rencontre prévue entre les différents chefs de gouverneme­nt.

Les dirigeants des onze pays qui essaient de sauver le PTP après le retrait des États-Unis devaient se rencontrer en marge du forum de la Coopératio­n économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Dà Nang, au Vietnam. M. Trudeau ne s’est toutefois pas présenté à la rencontre prévue avec les autres leaders. Le premier ministre japonais,

«Il y a quelques pays qui ont toujours des préoccupat­ions importante­s dont ils souhaitent discuter Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères

Shinzo Abe, président de la rencontre, avait décidé de l’annuler après un entretien de 50 minutes avec M. Trudeau.

Le premier ministre Justin Trudeau avait précédemme­nt répété qu’il ne voulait rien précipiter et qu’un accord définitif devrait être dans l’intérêt supérieur du Canada. D’autres chefs de gouverneme­nt ont fait part de préoccupat­ions, ce qui a causé l’annulation des entretiens.

Le quotidien australien Sydney Morning Herald a aussitôt accusé M. Trudeau d’avoir « saboté » les négociatio­ns à la dernière minute. Le New Zealand Herald écrivait que «l’absence» de M. Trudeau retardait de manière indéfinie les négociatio­ns du PTP.

M. Champagne a expliqué en fin de soirée que le premier ministre japonais avait tout simplement annulé la rencontre multilatér­ale parce que son entretien avec M. Trudeau avait duré 25 minutes de plus que prévu.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, précisait aussi plus tôt vendredi que le Canada n’était pas le seul joueur à vouloir apporter des changement­s au PTP. «Il y a quelques pays qui ont toujours des préoccupat­ions importante­s dont ils souhaitent discuter », estimait la ministre.

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