Le militant en lutte contre le décrochage scolaire
Le prix Acfas Thérèse Gouin-Décarie en sciences sociales est remis cette année à Michel Janosz, professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal. M. Janosz a fait de la persévérance scolaire son champ d’études et a développé des outils pratiques pour dépister les élèves à risque et aider les écoles. Parce que le décrochage scolaire est encore aujourd’hui un enjeu de société.
« On n’a jamais scolarisé autant d’enfants dans l’histoire et, pourtant, le décrochage persiste, souligne-t-il. Et cela, alors même que l’on a
un des meilleurs systèmes scolaires au monde.» Comment prévenir le décrochage et garder les élèves dans le système ?
M. Janosz a commencé à s’intéresser au phénomène du décrochage il y a plusieurs années, alors qu’il était psychoéducateur dans une
école secondaire. «Côtoyer des jeunes mésadaptés alors qu’ils avaient pourtant de bonnes habiletés sociales m’a interpellé, relate-t-il. J’ai voulu connaître les causes de ce désintérêt pour l’école. Elles sont multiples. Ces élèves ne sont pas tous pareils. Lutter contre le décrochage demande des interventions à différents niveaux.» Au fil des années, il est donc devenu un expert en intégration et en adaptation scolaire chez les jeunes. Et depuis 2014, il est directeur de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.
Le professeur a également développé des outils, aujourd’hui très utilisés au Québec et ailleurs dans le monde. Parmi ceux-ci, mentionnons le Questionnaire sur l’environnement socio-éducatif. Ce dernier évalue la qualité de l’environnement scolaire en examinant le climat, les pratiques et les problèmes. M. Janosz a par ailleurs été le premier chercheur au Québec à proposer un outil valide destiné à soutenir les écoles dans l’évaluation de leur potentiel éducatif et à recenser les différents types d’élèves à risque d’abandonner. On l’appelle la Trousse d’évaluation des décrocheurs potentiels.