En quête d’une meilleure santé pour tous
Le prix Acfas Pierre-Dansereau pour l’engagement social est décerné cette année à Louise Potvin, professeure titulaire à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Depuis le milieu des années 1980, cette dernière est une pionnière de la recherche en promotion de la santé au Québec. Constatant la grande différence entre l’espérance de vie dans les quartiers pauvres et riches à Montréal — 74 et 85 ans respectivement —, elle a consacré une partie de sa carrière à chercher à l’amoindrir. La solution selon elle, améliorer la qualité de vie des citoyens dans les milieux défavorisés. Et cela passe par des petites choses du quotidien, croitelle. Des logements sains et de qualité, un accès à des fruits et à des légumes abordables par l’entremise de marchés publics, un aménagement sécuritaire des rues grâce à des mesures d’apaisement de la circulation, etc. Autant de choses qui, en améliorant la qualité de vie, accroissent par la même occasion l’espérance de vie.
La promotion de la santé, qualifiée de troisième révolution en santé publique, est par ailleurs le cheval de bataille de
Louise Potvin depuis plus de 30 ans. «Pour arriver à une meilleure santé, il faut atténuer
les inégalités sociales », dit celle qui dirige la Chaire Approches communautaires et inégalités de santé (CACIS). Cela a été démontré. Par exemple, en Norvège, où les inégalités sont moins grandes, l’espérance de vie est plus élevée. Autre constat: la mise en oeuvre de mesures d’austérité, comme en Grèce, se traduit toujours par une hausse de la prévalence de maladies dans toutes les couches de la population.
Pour la professeure Potvin, les 30 Tables de quartier, financées par la Ville de Montréal en collaboration avec Centraide et d’autres organismes, constituent une des bonnes solutions pour hausser la qualité de vie et diminuer les disparités sociales. Dans ces organismes, les différents intervenants — policiers, citoyens, etc. — travaillent ensemble à améliorer leur milieu de vie.