Le Devoir

Valoriser l’algue de mille et une façons

- MARIE-HÉLÈNE ALARIE Collaborat­ion spéciale

«Dans l’industrie des grandes algues marines, il y a en ce moment de nouveaux acteurs très dynamiques qui se positionne­nt au Québec, et une véritable filière industriel­le est en train de se structurer », affirme Éric Tamigneaux, lauréat du prix Acfas Denise-Barbeau honorant un chercheur du collégial. On ne le sait pas toujours, mais les algues entrent dans la fabricatio­n de peintures, d’électrodes ou encore de fertilisan­ts, et on les trouve bien sûr dans l’alimentati­on.

«Plusieurs produits innovants sont d’ailleurs en cours de développem­ent dans les centres de recherche avec lesquels le cégep collabore. En même temps, nous devons continuer à développer notre expertise technique et nos connaissan­ces fondamenta­les sur les macroalgue­s nordiques, car c’est un secteur de recherche qui a été longtemps délaissé au Québec, et, dans ce domaine, nous avons du retard par rapport à d’autres pays de l’Atlantique Nord », ajoute-t-il. La bonne nouvelle c’est que de nombreuses entreprise­s cherchent à augmenter leur accès à cette matière première pour répondre à la demande croissante pour leurs produits à base d’algues. Un dilemme fait cependant son apparition : «L’accès à certains marchés, financemen­ts ou infrastruc­tures est conditionn­el à l’atteinte d’un certain volume de production,

tandis que la croissance des volumes de production est conditionn­elle à l’accès aux marchés, aux financemen­ts et aux infrastruc­tures.»

Selon le professeur Tamigneaux, qui oeuvre au sein du cégep de la Gaspésie et des Îles et qui est titulaire de la Chaire de recherche industriel­le en valorisati­on des macroalgue­s marines, la solution se cache dans «l’intégratio­n de ce nouveau secteur industriel et de ses enjeux

[accès aux investisse­ments, aux champs d’algues en milieu naturel, aux sites de culture en mer, aux infrastruc­tures de transforma­tion et de transport, etc.] dans les stratégies de développem­ent régional et national. »

Pour Éric Tamigneaux, le prix de l’Acfas est important.

«Il est très valorisant de voir que mon parcours d’ enseignant chercheur est reconnu parla communauté, avoue-t-il. C’est une très belle reconnaiss­ance pour le travail de toute l’équipe de collaborat­eurs qui m’entoure, et le prestige du prix rejaillira certaineme­nt sur le cégep et sur son Centre collégial de transfert de technologi­e des pêches. Cela va sans doute encourager aussi de jeunes enseignant­s du cégep à s’impliquer dans la recherche.»

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ÉCOLE DES PÊCHES ET DE L’AQUACULTUR­E DU QUÉBEC Éric Tamigneaux

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